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Penser

[pɑ̃se]
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Définitions de « penser »

Penser - Verbe

  • Mobiliser les facultés intellectuelles telles que la conception, l'imagination ou la réflexion.

    Accepter les idées des autres mais être déterminé à garder les siennes, c’est faire semblant de penser.
    — Frédéric Tremblay, Porte ouverte
  • Tenir quelque chose pour vrai sans en avoir la certitude absolue.

    Je pensai que j'avais été trop aimable ou familière avec Adam Johnson et je rédigeai un texte froid et distant : [...].
    — Amélie Nothomb, Stupeur et tremblements
  • Formuler une opinion ou un jugement.

    Dans cet élan d'incertitude mondiale, nous devons penser - non pas à la volée, mais avec discernement et responsabilité.
    (Citation fictive)
  • Concevoir par l'activité intellectuelle.

    Dans l'univers impitoyable de la bourse, penser, c'est analyser, décortiquer chaque information pour en anticiper les conséquences financières.
    (Citation fictive)
  • Garder à l'esprit, se remémorer.

    Dans le tourbillon de l'actualité, il est impératif de toujours penser aux leçons du passé.
    (Citation fictive)
  • (Se souvenir) Évoquer par le souvenir.

    Mais ne nous voilons pas la face : Rebaudengo était une fripouille et, si je pense à tout ce que j'ai fait après, j'ai l'impression de n'avoir fait des fripouilleries qu'à des fripouilles.
    — Umberto Eco, Le cimetière de Prague
  • (Prévoir et pourvoir) Anticiper en organisant ou en planifiant.

    Dans le milieu du journalisme, penser c'est avant tout anticiper : organiser ses recherches, planifier ses interviews, prévoir les grands événements.
    (Citation fictive)
  • (Vouloir) Former une intention ou un projet.

    Dans la tourmente, il pensait à écrire une chronique qui éclairerait les lecteurs sur l'état actuel des choses.
    (Citation fictive)
  • Se trouver à la limite de réaliser un acte ou de subir un événement, sans que cela ne se concrétise finalement.

    Le lendemain pensa nous être funeste.
    — Marquise Donnissan de Larochejaquelein, Mémoires

Penser - Nom commun

  • Action de l'esprit qui réfléchit, imagine ou évalue.

    L’évocation de votre bouche me trouble au point qu’elle interrompt mes pensers et sais à peine ce que j’écris.
    — Guillaume Apollinaire, lettre à Madeleine Pagès du 25 août 1915

Expressions liées

  • Avoir autre chose à penser (avoir à penser à bien d'autres choses.)
  • Avoir trop de choses à penser
  • Bien/mal penser (avoir en matière de politique ou de religion, des opinions conformes ou non à celles du moment.)
  • C'est comme l'oeuf de colomb, il fallait y penser
  • Dire ce qu'on pense (donner son opinion.)
  • Dire sa façon de penser (donner franchement son opinion être sans nuance, sans détour dans son expression.)
    Peu avant 22 h 30, son voisin, Maxime Bélanger, 39 ans, a sauté par dessus sa clôture, fort possiblement pour dire sa façon de penser à l’hôte bruyant, selon ses proches.
    — Le Journal de Montréal, Vaudreuil-Dorion: le voisin bruyant accusé du meurtre | JDM
  • Dire tout haut ce que les autres pensent tout bas
  • Donner à penser (faire réfléchir.)
    Lancée par un trio de trentenaires, la publication a pour ambition de donner à penser la fabrique de la ville
    — Le Monde.fr, Urbanisme : la revue « Exercice » invite à regarder l’architecture autrement
  • Faire penser à
    Cela n’empêche pas l’analyste que je suis, d’imaginer que dans le saisissement et l’effroi de la violence vécue, la recherche du corps du frère ou de la sœur peut faire penser à des retrouvailles régressives avec le corps de la mère. […]. Cela expliquerait pourquoi lors de ces scènes, le sexe de l’adelphe n’a pas l’importance que l’on pourrait lui accorder. Il est à remarquer que ces actes ne prennent place que dans le contexte précis que j’ai décrit. On est loin d’une passion amoureuse ou d’une séduction fraternelle comme on peut en retrouver dans d’autres contextes d’inceste fraternel.
    — Blandine Faoro-Kreit, « Le fraternel dans la pensée psychanalytique
  • Façon/manière de penser (manière de voir, de juger.)
  • Il n'en pense pas un mot (ce n'est pas sa conviction, son opinion il n'est pas sincère.)
  • Le je pense (trad. de cogito.)
  • Machine à penser (appareil analogue aux machines à calculer et qui tire les conséquences logiques des données qui lui sont fournies préalablement.)
  • Maître à penser
    Max Frisch est déjà un auteur célèbre, que les milieux conservateurs suisses considèrent comme un «salisseur de nid», ce qui l’amènera à quitter le pays à plusieurs reprises. Il sait qu’il a un rôle à jouer dans l’opinion, pourtant cette responsabilité lui pèse: «Il faut soudain avoir quelque chose à dire parce qu’on est un écrivain.» Un rôle de maître à penser qu’on lui a reproché par la suite, et qu’il assume quand il le croit nécessaire. Ce dramaturge célèbre, ami de Brecht, s’interroge sur le rôle politique du théâtre.
    — Le Temps, L’appel de Max Frisch à la liberté de pensée - Le Temps
  • N'en penser pas moins (avoir, bien qu'on ne l'exprime pas, une opinion bien établie et souvent défavorable sur un sujet.)
  • N'y pensez plus (oubliez cela.)
  • Ne penser qu'à ça (ne penser qu'à l'amour.)
  • Ne penser à rien (avoir l'esprit complètement libre.)
    Kézako ? Le tautogramme est un jeu où tous les mots d'une phrase ou d'un texte doivent commencer par la même lettre. Par exemple, si on prend la lettre "l" : La louve léchait le louveteau lentement lorsque le loup libéra le lapin. Cela force le cerveau à se concentrer sur cette activité seulement et permet ainsi de ne penser à rien d'autre.
    Psycho : 4 exercices à pratiquer quand tu as besoin de vider tes pensées - L'Etudiant Trendy
  • Pendant que j'y pense
    Dis-moi pendant que j'y pense, me dit Robert, mon oncle Charlus a quelque chose à te dire. Je lui ai promis que je t'enverrais chez lui demain soir
    — Proust, Guermantes 2
  • Penser dans/en une langue (former ses idées en utilisant les signes, les structures d'une langue particulière.)
  • Penser du bien du mal de quelqu'un ou de quelque chose (avoir de lui ou de cela une bonne une mauvaise opinion.)
  • Penser par soi-même (avoir une opinion personnelle.)
  • Penser tout haut
    Si le fait de se parler à soi-même - ou simplement de parler - et de penser tout haut, est souvent associé à la folie dans l'imaginaire collectif, l'acte serait pourtant on ne peut plus naturel. Pour la psychologue, l'acte serait même utile. Penser tout haut par exemple nous aide à réfléchir, nous permet de clarifier nos pensées, "cela rend les choses plus concrètes que si on les garde dans sa tête", ajoute Laurie Hawkes. Repensez une seconde à vos problèmes de mathématiques au lycée par exemple. Exposer les informations à l'oral pouvait aider à débloquer une situation. Le principe est le même quand nous faisons nos comptes. Souvent, on ne finit même pas nos phrases.
    — Madame Figaro, Vous parlez tout seuls ? C'est normal
  • Penser à autre chose (ne pas suivre une conversation être distrait.)
    Le tricot permet à une femme de penser à autre chose pendant que son mari parle.
    — Anonyme, Dictionnaire de l’Amour
  • Penser à ce qu'on dit (faire attention à ce qu'on dit, peser ses propos.)
  • Penser à ce qu'on fait (le faire en s'appliquant, avec toute son attention.)
  • Penser à mal (avoir de mauvaises intentions.)
    Cette fille farouche et pure qui, sans penser à mal, offrait de l'argent à un homme
    — Guèvremont, Survenant
  • Penser à quelqu'un (considérer qu'une personne correspond au profil d'un emploi lui réserver cet emploi.)
    La description du disparu ne vous fait pas penser à quelqu'un?
    — Guèvremont, Survenant
  • Penser à tout (ne rien laisser au hasard.)
    Il est fascinant de penser à tout ce qui a été perdu lors de la disparition de la mer protoatlantique, une étape cruciale dans l'évolution géologique de notre planète.
    — Claudine Leclair, Citation fictive générée à l'aide d'intelligence artificielle
  • Penser à une carrière (envisager une carrière, un métier déterminé(e).)
    Elle n'était pas attirée par la lumière, la reconnaissance, les paillettes, tous ces accessoires, ces poussières de gloire que beaucoup de ses pairs tentent de recueillir. Étonnamment, Cathy Leitus illuminait cependant tous ceux que son regard effleurait et s'attachait plus à mettre les autres en valeur que sa propre personne, dont elle ne se souciait guère. Elle aurait pu pourtant se pousser du col. Penser à une carrière plus visible, exposée. Elle aurait pu écrire des livres, aussi. Mais au fond, cela lui importait peu, moins en tout cas que le travail bien fait, cette hargne qu'elle mettait à peaufiner le moindre de ses articles souvent finis très tard dans la nuit... C'était sa façon de fonctionner, sa charte professionnelle personnelle et elle n'en concevait aucune amertume. Plutôt et avant tout la fierté du travail bien fait.
    — LEFIGARO, Cathy Leitus, la lumineuse
  • Penses-tu! pensez-vous!
  • Pensez que
    Si vous pensez que cela soit utile, je le prendrai [un ouvrage] à la Bibliothèque Royale
    — Gobineau, Correspondance avec Tocqueville
  • Pensez! pensez-donc!
  • Pensez-vous?
    ... Ah! oui, de jolis parents j'ai là! Ils ne me reverront jamais. −Jamais? s'écria-t-il, ne dis pas de bêtises, Mouchette (...). On ne laisse pas les filles courir à travers champs, comme un perdreau de la Saint-Jean. Le premier garde venu te rapportera dans sa gibecière. −Pensez-vous? dit-elle. J'ai de l'argent. Qu'est-ce qui m'empêche de prendre demain le train de Paris, par exemple? Ma tante Eglé habite Montrouge −une belle maison, avec une épicerie. Je travaillerai. Je serai très heureuse...
    — Bernanos, Soleil Satan
  • Quand je pense que
    Et quand je pense que mon père l'a décoré et fait comte et que le lendemain ce vilain n'a pas eu honte de porter la main sur lui
    — Jarry, Ubu
  • Sans y penser (le faire sans en être conscient, sans s'en rendre compte.)
    D'instinct, sans y penser, il se baisa le pouce, pour conjurer le mauvais sort
    — Montherl., Bestiaires
  • Tout entier à ses pensers
    Il s'asseyait contre un arbre, les coudes sur les genoux et le front dans les mains, tout entier à ses pensers, à ses souvenirs
    auteur
  • Tu n'y penses pas!
  • Tu penses!
  • À ce que je pense (selon mon opinion, à mon avis.)
    M. Dubois me témoignait une bienveillance d'autant plus précieuse qu'elle venait d'un vieillard qui n'aimait pas les jeunes gens. Je la gagnai, à ce que je pense, en l'écoutant avec attention
    — Anatole France, Vie fleur
  • À quoi penses-tu? à quoi pensez-vous?
  • Être lent à penser

Étymologie de « penser »

Du moyen français penser, de l'ancien français penser, panser du latin pensare (peser, soupeser). Le mot est un doublet de peser. En provençal, espagnol, portugais et italien, les termes correspondants sont respectivement pensar, pessar, pesar, pensare, pesare. Le terme latin pensare signifie proprement peser, puis examiner, apprécier. Il est le fréquentatif de penderĕ, qui signifie suspendre au bout de son bras, soupeser, peser.

Usage du mot « penser »

Évolution historique de l’usage du mot « penser » depuis 1800

Fréquence d'apparition du mot « penser » dans le journal Le Monde depuis 1945

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Synonymes de « penser »

Antonymes de « penser »

Citations contenant le mot « penser »

  • Et maintenant ? Où et quand trouverai-je le temps d’essayer de me voir. On veut me faire croire que pour penser un peu il n’est pas besoin d’une tour d’ivoire. Sans doute, mais elle est bien utile…
    Raymond Dumay — Mon plus calme visage
  • Pour inventer, il faut penser à côté.
    P. Souriau
  • Une lesbienne jouit sans penser à mâle.
    Georges Elgozy
  • Penser international, penser futur, penser avant les autres. Et agir de même.
    Robert Maxwell
  • Ce soir, nous sommes deux devant ce fleuve qui déborde de notre désespoir. Nous ne pouvons même plus penser. Les paroles s’échappent de nos bouches tordues, et, lorsque nous rions, les passants se retournent, effrayés, et rentrent chez eux précipitamment.On ne sait pas nous mépriser.« Nous pensons aux lueurs des bars, aux bals grotesques dans ces maisons en ruines où nous laissions le jour. Mais rien n’est plus désolant que cette lumière qui coule doucement sur les toits à cinq heures du matin. Les rues s’écartent silencieusement et les boulevards s’animent: un promeneur attardé sourit près de nous. Il n’a pas vu nos yeux pleins de vertiges et il passe doucement. Ce sont les bruits des voitures de laitiers qui font s’envoler notre torpeur et les oiseaux montent au ciel chercher une divine nourriture.Aujourd’hui encore( mais quand donc finira cette vie limitée) nous irons retrouver les amis, et nous boirons les mêmes vins. On nous verra encore aux terrasses des cafés.Il est loin, celui qui sait nous rendre cette gaieté bondissante. Il laisse s’écouler les jours poudreux et il n’écoute plus ce que nous disons.  » Est-ce que vous avez oublié nos voix enveloppées d’affections et nos gestes merveilleux? Les animaux des pays libres et des mers délaissées ne vous tourmentent-ils plus? Je vois encore ces luttes et ces outrages rouges qui nous étranglaient. Mon cher ami, pourquoi ne voulez-vous plus rien dire de vos souvenirs étanches? L’air dont hier encore nous gonflions nos poumons devient irrespirable. Il n’y a plus qu’à regarder droit devant soi, ou à fermer les yeux: si nous tournions la tête, le vertige ramperait jusqu’à nous.Itinéraires interrompus et tous les voyages terminés, est-ce que vraiment nous pouvons les avouer ? Les paysages abondants nous ont laisser un goût amer sur les lèvres. Notre prison est construite en livres aimés, mais nous ne pouvons plus nous évader, à cause de toutes ces odeurs passionnés qui nous endorment.
    André Breton et Philippe Soupault —  Les Champs magnétiques
  • Il y a une forte raison de ne pas dire au premier arrivant ce qui vient à l'esprit, c'est qu'on ne le pense point.
    Émile Chartier, dit Alain — Éléments de philosophie, Gallimard
  • Il n'est pas difficile d'avoir une idée. Le difficile, c'est de les avoir toutes.
    Émile Chartier, dit Alain — Propos, Gallimard
  • Rien n'est plus dangereux qu'une idée, quand on n'a qu'une idée.
    Émile Chartier, dit Alain — Propos sur la religion, P.U.F.

Traductions du mot « penser »

Langue Traduction
Anglais think
Espagnol pensar
Italien pensare
Allemand denken
Chinois 认为
Arabe يفكر
Portugais pensar
Russe считать
Japonais 思う
Basque uste
Corse pensu
Source : Google Translate API


Sources et ressources complémentaires

SOMMAIRE

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.