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Mont

Variantes Singulier Pluriel
Masculin mont monts

Définitions de « mont »

Trésor de la Langue Française informatisé

MONT, subst. masc.

GÉOGR. et GÉOL.
I. − [Non suivi de nom propre]
A. − Au sing. Importante élévation naturelle de terrain au-dessus du sol environnant et dont la surface coïncide totalement ou approximativement avec une voûte anticlinale. Descendre, escalader, gravir le mont; le mont se dresse, se profile; cime, flanc, sommet, versant du mont; mont boisé, élevé. Une abbaye se montroit au haut d'un mont; au pied de ce mont, dans une anse caillouteuse, apparoissoient les toits rouges de la petite ville de Santa-Crux (Chateaubr., Essai Révol., t.2, 1797, p.382).Les chevaux franchissant le mont et le val (Colette, Dialog. bêtes, 1905, p.84):
1. Des villages d'en bas, les cloches montèrent. De l'un d'abord, nid blotti dans un creux, au pied de la montagne, avec ses toits de chaumes bariolés, noirs et blonds, revêtus de mousse épaisse, comme du velours. Puis, d'un autre, invisible, sur l'autre versant du mont. Rolland, J.-Chr., Buisson ard., 1911, p.1416.
Rem. Les ex. rendent compte de la différence que Dupré 1972 établit entre montagne et mont, ce dernier désignant une «masse individuelle rocheuse qui apparaît détachée, isolée et s'apercevant d'un seul coup d'œil». Mais mont, le plus souvent n'est que le synon. de montagne.
Vx. ,,Nom donné par les riverains du lac Léman à des pentes sous-lacustres que l'on rencontre à une certaine distance des rives et où l'on cesse de pouvoir distinguer le fond du lac par la transparence des eaux`` (Littré).
P. métaph. Juvénal, noir, rongé par la muse, est un lieu Autant qu'un homme, un mont de haine, et s'accoutume À la colère ainsi que Vésuve au bitume (Hugo, Quatre-vents esprit, 1881, p.226).
B. − Au plur., poét. et littér. Hauteur. De sa lèvre renflée il approche à l'instant Une corne qu'un buffle a brisée en luttant; Il y souffle le vent de sa bruyante haleine, Que l'écho fait vibrer sur les monts et la plaine (Lamart., Chute, 1838, p.892):
2. Vent des monts aux bruyantes ailes, Voisin des astres radieux, Pousse, au fond des noires chapelles, Ton air libre où meurent les dieux! Bouilhet, Dern. chans., 1869, p.207.
En partic. [Pour désigner des massifs importants servant de frontières naturelles (Alpes, Pyrénées)] Il ne voulut jamais aller à Rome (...), d'ailleurs est-il nécessaire de passer les monts pour étudier les maîtres? (Gautier, Guide Louvre, 1872, p.165).
P. anal. Élévation plus ou moins importante de matière ou de matériaux dont l'accumulation fait penser à une montagne. Nous n'avons plus les navires à plaques d'or, les longs navires bleus dont la proue coupait les monts de glace, quand nous cherchions, sur l'océan, les génies cachés qui bramaient dans les tempêtes (Flaub., Tentation, 1856, p.621):
3. Je traversais les grandes dunes au sud de Ouargla (...) et je sentais se glisser dans mes os la peur (...) en face du cadavre aimé, dans ce trou incendié par le soleil entre quatre monts de sable... Maupass., Contes et nouv., t.2, Peur, 1882, p.799.
Au fig. Les Bénédictins de Solesmes ont édité aussi les Révélations de sainte Mechtilde, son livre sur la grâce spéciale (...) − Que je vous montre des guides savamment jalonnés pour l'âme qui s'échappe d'elle-même et veut tenter l'ascension des monts éternels (Huysmans, En route, t.2, 1895, p.281).
Loc. adv. Par monts et par vaux. En toutes sortes d'endroits. Synon. par voie(s) et par chemin(s)*.On se hache, on se harponne, On court par monts et par vaux (Hugo, Chans. rues et bois, 1865, p.235):
4. Elle est toujours par monts et par vaux; le garde champêtre l'a surprise dans les blés entre les bras de Gaspar et le baisant sur la bouche. A. France, Île ping., 1908, p.364.
Rem. Cette loc. exprime la notion de mouvement à la fois sur le plan vertical et sur le plan horizontal grâce aux verbes aller, être, voyager qui l'accompagnent.
C. − (Avoir, promettre) des monts d'or (vx). (Avoir, promettre) des avantages considérables. [Les artistes] négligent alors leurs commandes (...) puis ils se plaignent de la dureté des temps, tandis que, s'ils s'étaient appliqués, ils auraient des monts d'or (Balzac, Cous. Bette, 1846, p.65).(Conter, dire, promettre) monts et merveilles. (Conter, dire, promettre) toutes sortes de choses extraordinaires et plus ou moins accessibles. Son chef-d'oeuvre serait une Lucrèce dont on dit monts et merveilles (Mérimée, Lettres ctessede Montijo, t.1, 1843, p.62).Elle était suivie, tous les soirs, par un homme déjà âgé qui lui promettait monts et merveilles, et un jeune homme qui (...) lui demandait doucement pardon quand son bras effleurait le sien (Huysmans, Marthe, 1876, p.26).
II. − [Accompagné ou suivi d'un nom propre ou d'un déterm.]
A. − Montagne désignée par un nom propre. Mont-Blanc, Mont-Cenis, Mont-Sinaï, Mont Saint Bernard, les moines du Mont Athos. J'ai visité le Mont Saint-Michel que je ne connaissais pas (Maupass., Contes et nouv., t.2, Horla, 1886, p.1101).
B. − Montagne désignée par une quelconque détermination. Les Monts d'Arrée, d'Auvergne, du Cantal; le Mont des Géants; le Grand Mont; le Petit Mont.
Double Mont, Mont sacré. Le Parnasse. (Ds Ac., Littré).
Vx. Mont pagnote*.
C. − P. anal., spéc.
1. ANAT. Mont de Vénus. ,,Large saillie médiane située au niveau de la symphyse pubienne, en avant de la vulve`` (Man.-Man. Méd. 1977). Une fillette (...) vint au monde avec le mont de Vénus couvert de poils, comme une fille de 14 ans (Apert dsNouv. Traité Méd.fasc.8 1925, p.400):
5. ... le panneau caché est le tableau peint par Courbet pour Khalil-bey, un ventre de femme au noir et proéminent mont de Vénus, sur l'entre-bâillement d'un con rose (...) ce ventre, c'est beau comme la chair d'un Corrège. Goncourt, Journal, 1889, p.996.
2. CHIROM. Petite éminence charnue située au-dessous de chaque doigt de la main. Mont de Jupiter, de Mars, de Mercure, de Saturne. Les mains présentaient à ses yeux une physionomie aussi frappante que le visage (...). Il en adorait les doigts fuselés (...) la paume (...) traversée de lignes élégantes (...) et s'élevant à la base des doigts en petits monts harmonieux (A. France, Lys rouge, 1894, p.152):
6. Quand Marthe arriva chez elle, Titine, vautrée sur un divan, se faisait inspecter la main par sa bonne, qui lui expliquait en un charabia d'Auvergne la désastreuse influence de la ligne de Saturne et s'étonnait qu'une femme de si peu de moeurs n'eût pas plus de grilles sur le mont de Vénus. Huysmans, Marthe, 1876, p.103.
3. GASTR. Mont-blanc*.
REM. 1.
Mont-d'or, subst. masc.Fromage de haute réputation, fabriqué dans la région lyonnaise à partir du lait de chèvres nourries à l'étable. Mais c'était surtout sur la table que les fromages s'empilaient (...). Alors, commençaient les puanteurs; les mont-d'or, jaune clair, puant une odeur douceâtre (Zola,Ventre Paris,1873, p.827).
2.
Montille, subst. fém.,vx., région. ,,Nom donné, dans les Bouches du Rhône, aux petites dunes et aux herbages grossiers qui occupent les parties purement sablonneuses de la Camargue`` (Littré Suppl. 1877). L'horizon dessine un cercle parfait dont je forme le centre, et où nulle élévation (...) nulle montille même, comme on dit, ne borne ma vue (Arnoux, Rhône, 1944, p.376).
Prononc. et Orth.: [mɔ ̃]. Homon. mon. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Fin du xes. «élévation, hauteur» (Passion, éd. D'A. S. Avalle, 323); b) fin du xes. dans des expr. géogr. (ibid., 18: mont Olivet); 2. a) 1176 en un mont «en un tas» (Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 3458); b) 1180-90 «grande quantité» (Alexandre de Paris, Alexandre, I, 650 in Elliott Monographs, 37, p.15: les mons de deniers); c) 1690 des monts d'or «des avantages considérables» (Fur.: Il m'a fait esperer des monts d'or); 3. ca 1245 et mont et val (Philippe Mousket, Chron., 22119 ds T.-L.); xiiies. par mons, par vaus (Trois dits, éd. G. Raynaud, III, 20, ibid.); 1611 par monts et par vaux (Cotgr.); 4. 1564 chirom. (Ronsard, Nouv. poesies ds Œuvres compl., éd. P. Laumonier, t.12, p.185); 5. 1640 mont de Venus (Oudin Curiositez). Du lat. montem, acc. de mons «montagne». Fréq. abs. littér.: 3100. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 6573, b) 6168; xxes.: a) 3088, b) 2412. Bbg. Dauzat Ling. fr. 1946, p.6, 14.

Wiktionnaire

Nom commun - français

mont \mɔ̃\ masculin

  1. (Géographie) Montagne. Il s’emploie surtout dans certaines expressions géographiques consacrées par l’usage. Au pluriel, le terme géographique est généralement suivi de la préposition de.
    • Le mont Blanc.
    • Le mont Dore.
    • Le mont Athos.
    • Le mont Sinaï.
    • Les monts du Velay.
    • Les monts du Rouergue.
    • Les monts d’Auvergne.
    • Les monts des Géants.
    • Les monts Métallifères.
  2. Au pluriel et pris absolument, désigne ordinairement les Alpes.
    • Passer, repasser les monts.
    • Au-delà des monts.
    • Deçà les monts.
  3. (Héraldique) Meuble représentant le relief du même nom dans les armoiries. Il est généralement mouvant de la pointe ou d’une partition. On doit blasonner le nombre de coupeaux quand il y en a plusieurs. Il se distingue de la montagne par sa forme arrondie au sommet. À rapprocher de colline et montagne.
    • De gueules, à la tour d'or posée sur un mont de sinople, lui-même chargé d'un besant d'argent, surmontée d'un coucou en vol contourné d'or, surmonté d'une croix pattée du même accostée de deux fers de moulin d'argent, qui est de la commune de Mont-Roc du Tarn → voir illustration « armoiries avec un mont »
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

MONT. n. m.
Grande masse de terre ou de roche élevée au-dessus du terrain qui l'environne. Il s'emploie surtout dans certaines expressions géographiques consacrées par l'usage. Le mont Blanc. Le mont Dore. Le mont Athos. Le mont Sinaï, etc. Au pluriel, le terme géographique est généralement suivi de la préposition de. Les monts du Velay. Les monts du Rouergue. Les monts d'Auvergne. Dans l'usage courant on dit plutôt Montagne.

MONTS, au pluriel et pris absolument, désigne ordinairement les Alpes. Passer, repasser les monts. Au-delà des monts. Deçà les monts. Fig. et fam., Promettre monts et merveilles à quelqu'un, Lui promettre de grandes richesses, de grands avantages. Adverbialement, Par monts et par vaux, En toute sorte d'endroits, de tous côtés. Aller, courir par monts et par vaux. On le cherche par monts et par vaux.

Littré (1872-1877)

MONT (mon ; le t se lie : un mon-t escarpé ; au pluriel, l's se lie : des mon-z escarpés) s. m.
  • 1Grande masse de terre et de roche, élevée au-dessus du terrain qui l'environne. La moindre taupinée était mont à ses yeux, La Fontaine, Fabl. VIII, 9. Déjà le sacré mont, où le temple est bâti, D'insolents Tyriens est partout investi, Racine, Ath. IV, 5. Et que du sein des monts le marbre soit tiré, Racine, Esth. III, 9. Mont fameux, que Dieu même a longtemps habité, Comment as-tu du ciel attiré la colère ? Racine, Athal. II, 9. Ô monts, écrasez-nous… Cieux, tombez sur nos têtes, Voltaire, Œdipe, I, 2. Ces monts sont-ils aussi vieux que le monde ? ont-ils été produits en un instant ? Raynal, Hist. phil. VII, 24. On se familiarise malgré soi en Grèce avec Thémistocle, Épaminondas… et il faut une grande religion pour ne pas franchir le Cythéron, le Ménale ou le Lycée comme on passe des monts vulgaires, Chateaubriand, Itin. 1re part.

    Fig. et familièrement. Promettre monts et vaux, faire les plus grandes promesses. [Il] M'a promis monts et vaux moyennant bouche close, Th. Corneille, l'Amour à la mode, V, 2.

    Promettre des monts d'or à quelqu'un, lui promettre de grandes richesses, de grands avantages. Vous promettez monts d'or, et n'avez pas un sou, Collin D'Harleville, Chât. en Esp. I, 8.

    On dit dans un sens analogue : promettre monts et merveilles. La mer promet monts et merveilles, La Fontaine, Fabl. IV, 2.

    Par exagération. Un mont d'or, une somme très considérable. Cela lui coûte des monts d'or. Plenoeuf avait gagné des monts d'or dans les partis et depuis dans les vivres, Saint-Simon, 474, 70. Le banquier me faisait espérer des monts d'or, pour peu que la fortune secondât les projets qu'il formait, Lesage, Guzm. d'Alf. VI, 3.

    Vous me donneriez un mont d'or, des monts d'or, que je n'en ferais rien, vous me donneriez tous les biens du monde, que, etc.

  • 2Mont suivi d'un nom propre pour désigner un mont particulier ne prend pas la préposition de, tandis que montagne la prend. Les monts Pyrénées. Au pied du mont Adule, entre mille roseaux, Boileau, Ép. IV. La fameuse journée Où sur le mont Sina la loi nous fut donnée, Racine, Ath. I, 1. Le mont Vésuve et le mont Etna ont les mêmes fondements sous la mer qui les sépare, Voltaire, Mœurs, Introd. chang. globe.
  • 3 Absolument, au plur. Les monts, une chaîne de montagnes. Encore une campagne, et nos seuls escadrons Aux aigles de Sylla font repasser les monts, Corneille, Sertor. II, 2. Repassez les monts et les mers, Rassemblez-vous des bouts de l'univers, Racine, Esth. III, 9.

    Particulièrement, les monts, les Alpes. Passer les monts. De là les monts. Pépin passe les monts et réduit les Lombards, Bossuet, Hist. III, 7. Si quelque objet pareil, chez moi, de çà les monts, Pour m'épouser entrait avec tous ces grands noms, Boileau, Sat. X.

  • 4 Poétiquement. Le double mont, le mont sacré, le mont Parnasse. Et ne savez-vous pas que sur ce mont sacré, Qui ne vole au sommet tombe au plus bas degré ? Boileau, ib. IX.

    Le mont Sacré, colline de Rome célèbre par la sécession du peuple.

  • 5Mont pagnote, voy. PAGNOTE.
  • 6Nom donné par les riverains du lac Léman à des pentes sous-lacustres que l'on rencontre à une certaine distance des rives, et où l'on cesse de pouvoir distinguer le fond du lac par la transparence des eaux. Dans cette saison le poisson se tient sur le mont.
  • 7Mont-de-piété, établissement où l'on prête sur nantissement et à intérêt. Reconnaissance du mont-de-piété. Le mont-de-piété établi en 1777, avec le succès qu'on en attendait ; il a prêté à 10 pour 100 sur gages, Necker, Compte rendu au roi, janv. 1781, p. 92. Quel est le bien ou le mal que causent les monts-de-piété ? Galiani, Lett. t. I, p. 76. Le mont-de-piété a été inventé en Italie par des confréries pieuses au quinzième siècle, Presse scientifique, 1863, t. I, p. 223.

    Lieux de mont, sorte d'établissement de crédit fondé par le pape Sixte V. Sixte V, ayant, suivant la maxime de Tibère, divisé pour régner, imagina, pour mettre toute la noblesse et les familles opulentes dans sa dépendance, de se rendre maître de l'or et de l'argent des citoyens par l'appât qu'il leur présenta ; pour cet effet, il créa les lieux de mont, qui répondent à nos rentes sur la ville ; ils étaient d'abord à cinq pour cent… mais le coup décisif de Sixte V, pour garder l'argent, fut qu'au lieu de payer les intérêts en espèces, on ne les paya qu'en papier qui avait et continua d'avoir cours comme monnaie, que l'État reçoit et donne en payement, Duclos, Voy. en Italie.

  • 8 En termes de chiromancie, on appelle mont la petite éminence qui est au-dessous de chaque doigt de la main. Celle du pouce s'appelle mont de Mars ; celle de l'index, mont de Jupiter ; celle du doigt du milieu, mont de Saturne ; celle du doigt annulaire, mont de Vénus ; celle du petit doigt, mont de Mercure.
  • 9 Terme d'anatomie. Mont de Vénus, éminence cellulo-adipeuse, qui est située au bas de l'hypogastre chez la femme, au-devant du pubis.
  • 10Par monts et par vaux, loc. adv. En toute sorte d'endroits, de tous côtés. Mais tant fût-il mauvais cheval Courant à mont ou bien à val, Scarron, Virg. V. Vous avez fait faire à ma fille le plus beau voyage du monde ; elle en est ravie ; mais vous l'avez bien menée par monts et par vaux, Sévigné, 2 juin 1672.

REMARQUE

On met quelquefois la préposition de avec mont et un nom propre de localité ; mais cela est rare. Tout le mont de Sinaï était couvert de fumée, Sacy, Bible, Exode, XIX, 18. Ô mont de Sinaï, conserve la mémoire De ce jour…, Racine, Ath. I, 4. Du camp des Sarrasins il connaît les passages, Et des monts de l'Etna les plus secrets chemins, Voltaire, Tancr. II, 1.

SYNONYME

MONT, MONTAGNE. La montagne, étymologiquement, est le mot mont, plus la finale latine aneus ; il signifie donc proprement ce qui appartient au mont et a une signification plus compréhensive. Ainsi on dira se réfugier dans la montagne et non dans le mont.

HISTORIQUE

XIe s. Sonent li munt et respondent li val, Ch. de Rol. CLIV.

XIIe s. Dès le mont Saint Michel jusqu'à Chastel Landon, Sax. XX. E sewid [il suivit] les cumandemenz sun pere David, fors tant que il fist ses sacrefises as munz, Rois, p. 234. Par mons et par laris [plaines], Ronc. 21. Ainsi l'ont fait as forches contre mont sus lever, ib. 197.

XIIIe s. Si comme s'il done le mont de buce [bûche] à deniers ses [argent comptant], Beaumanoir, LXVIII, 7. Dessus la riviere, aussi comme il aloient à mont, Joinville, 220.

XVe s. Si chevaucherent tant, à mont et à val, qu'ils trouverent aucuns hamelets, Froissart, I, I, 18. Quand le flux de la mer est en venant, il regorge la riviere si contre mont que nul n'y pourroit passer, Froissart, I, I, 278. Qui adonc vit gens lancer sur ce pont, et trebucher l'un sur l'autre, dix ou douze en un mont… bien put voir…, Froissart, I, I, 261.

XVIe s. Voyez prendre à mont l'essor à Platon en ses nuages poetiques, Montaigne, II, 292. Il respondit monts et merveilles pour se faire valoir, Montaigne, IV, 191. Il tiroit à la butte, du bas en mont, du mont en val, devant, de cousté, en arriere, Rabelais, Garg. I, 23. Vous promettez monts et vaux, Despériers, Contes, III. Pour venir à succession de pere ou de mere, les enfanz mariez sont tenus de rapporter en mont commun les dons et advancemens de mariage à eux faits, Coust. génér. t. II, p. 907. Au matin vers les monts, au soir vers les fonds, Cotgrave

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

MONT. - REM. Ajoutez :

2. Dans l'esprit de Barnabé de Terni, moine récollet prêchant à Pérouse en 1462, l'œuvre de prêt devait être avant tout charitable ; aussi on l'appela mont-de-piété ; le nom est promptement devenu populaire et a prévalu, Maxime du Camp, Rev. des Deux-Mondes, 15 janv. 1873, p. 305.

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Étymologie de « mont »

Provenç. mont, mon, mun ; espag. et ital. monte ; du lat. montem. D'après Corssen, Nachträge, p. 77-80, mons se rattache au radical latin min, qui se trouve dans les verbes composés, e-min-ere, pro-min-ere ; mons s'y rapporte comme fors à ferre, et veut dire éminence.

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Du latin mons, montis (« mont »).
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Phonétique du mot « mont »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
mont mɔ̃

Fréquence d'apparition du mot « mont » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « mont »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « mont »

  • Je dois m’attendre à tout – ayant été l’homme le plus haï et le plus adoré du XVIIIe siècle !… Avec de la gaieté – et même de la bonhomie, j’ai eu des ennemis sans nombre – et n’ai pourtant croisé la route de personne. Or, j’ai trouvé la cause de tant d’inimitiés. Dès ma folle jeunesse, j’ai joué de tous les instruments, mais je n’appartenais à aucun corps de musiciens – les musiciens m’ont détesté. J’ai inventé quelques bonnes machines, mais je n’étais pas du corps des mécaniciens – et l’on a dit du mal de moi. Je faisais des vers et des chansons, mais qui m’eût reconnu pour poète ? – j’étais le fils d’un horloger ! N’aimant pas le jeu de loto, j’ai fait des pièces de théâtre, mais on disait : “De quoi se mêle-t-il ? Ce n’est pas un auteur, car il fait d’immenses affaires”. Faute de rencontrer qui voulût me défendre, j’ai imprimé de grands mémoires pour gagner des procès qu’on m’avait intentés. Les avocats se sont écriés : “Peut-on souffrir qu’un pareil homme prouve sans nous qu’il a raison !” J’ai traité avec les ministres de grands points de réformation dont nos finances avaient besoin, mais l’on disait encore : “De quoi se mêle-t-il, puisqu’il n’est point financier ?” Luttant contre tous les pouvoirs, j’ai relevé l’art de l’imprimerie française par les superbes éditions de Voltaire – mais je n’étais pas imprimeur et j’ai eu tous les marchands pour adversaires. J’ai fait le haut commerce dans les quatre parties du monde – mais je ne m’étais point déclaré négociant. J’ai eu quarante navires à la fois sur la mer – mais, n’étant pas un armateur, on m’a dénigré dans nos ports. Un vaisseau de guerre à moi de cinquante-deux canons a eu l’honneur de combattre en ligne avec ceux de Sa Majesté, mais regardé comme un intrus, j’y ai gagné de perdre ma flottille ! De tous les Français, quels qu’ils soient, je suis celui qui a fait le plus pour la liberté de l’Amérique – mais je n’étais point classé parmi les négociateurs…
    Sacha Guitry — Beaumarchais
  • Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin, Plus mon petit Liré, que le mont Palatin, Et plus que l'air marin la doulceur angevine.
    Joachim Du Bellay — Les regrets
  • Ce qui monte doit redescendre.
    Robert Niro
  • Je me suis occupé des filatures. Par la suite, ils m’ont fait travailler sérieusement : enquêtes, recherches en tous genres, missions confidentielles. Je disposais d’un bureau pour moi tout seul au siège de l’agence, 177, avenue Niel.
    Patrick Modiano — La ronde de nuit
  • Plus haut monte le singe, plus il montre son cul.
    François Olivier
  • C'est ça la perspective du lycée : on ne monte pas pour aller en haut, on monte pour rester en bas.
    Georges Coulonges — Pause-Café
  • Rien n'oblige davantage à monter que la volonté de faire monter les autres.
    Pie XII
  • Le difficile n’est pas de monter, mais en montant de rester soi.
    Jules Michelet — Le Peuple
  • Traçons le vrai portrait de Paris : au nord, le mont Martre ; au sud le mont Parnasse, entre les deux la Seine, et sur la Seine, la piscine Deligny.
    Alexandre Vialatte — Dernières nouvelles de l'homme
  • La société étant divisée par tranches, comme un bambou, la grande affaire d'un homme est de monter dans la classe supérieure à la sienne et tout l'effort de cette classe est de l'empêcher de monter.
    Stendhal — Souvenirs d'égotisme
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Traductions du mot « mont »

Langue Traduction
Anglais mountain
Espagnol montaña
Italien montagna
Allemand berg
Chinois
Arabe الجبل
Portugais montanha
Russe гора
Japonais
Basque mountain
Corse muntagna
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Synonymes de « mont »

Source : synonymes de mont sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « mont »

Combien de points fait le mot mont au Scrabble ?

Nombre de points du mot mont au scrabble : 6 points

Mont

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