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Coiffe

Variantes Singulier Pluriel
Féminin coiffe coiffes

Définitions de « coiffe »

Trésor de la Langue Française informatisé

COIFFE, subst. fém.

A.− Coiffure de femme, en toile ou en tissu léger (soie, dentelle), comprenant le bonnet et ses divers accessoires, et dont la forme varie d'une région à l'autre. Une coiffe blanche; une coiffe paysanne; une coiffe de toile, de satin; une coiffe lorraine. Vieilles en coiffe (Loti, Mon frère Yves, 1883, p. 94); large coiffe de batiste aux ailes flottantes (A. France, Le Lys rouge,1894, p. 313):
1. Elle avait revêtu le costume des filles de son pays. Sa tête brune apparaissait, doucement auréolée par la coiffe de dentelle tuyautée, dont la blancheur neigeuse rayonnait autour de ses traits. Moselly, Terres lorraines,1907, p. 243.
En partic.
1. HISTOIRE
a) Partie du camail qui habillait au Moyen Âge le crâne des hommes de guerre et qui se portait sous le casque. Coiffe de mailles; coiffe à armer. Coiffes d'acier (Barante, Hist. des ducs de Bourgogne,t. 2, 1821-24, p. 46).
b) Petite pièce de lingerie qui se mettait directement sur les cheveux et par-dessus laquelle on plaçait une autre coiffure.
c) Coiffe de nuit. Coiffe de toile que l'on mettait dans le bonnet de nuit. Une petite coiffe de nuit. Nouer sa coiffe de nuit (Reider, MlleVallantin,1862, p. 190).
2. Coiffure des religieuses. Les coiffes des béguines (Rodenbach, Le Règne du silence,1891, p. 133).Jeune encore, elle cachait sous sa coiffe de nonne la mèche échevelée que nos vieilles prophétesses lorraines livrent au vent du sabbat (Barrès, La Colline inspirée,1913, p. 146).
3. Loc. pop. vieillies
Terme de juron. Par ma coiffe! (Bernanos, Dialogues des Carmélites,1948, p. 1616).
Expr. fam. Rire sous coiffe. Synon. de rire sous cape.Rire dans ses coiffes. Rire en catimini (cf. Balzac, Petites misères de la vie conjugale, 1846, p. 35).
B.− P. ext. Doublure de toile, de taffetas qui garnit un chapeau, un casque, une coiffure quelconque. La coiffe du chapeau. Déposer son képi coiffe et visière en l'air (Feydeau, La Dame de chez Maxim's,1914, II, 6, p. 40).La marque de provenance a été soigneusement découpée dans le cuir de la coiffe, où il manque un morceau, de la forme et de la dimension d'une feuille de laurier (Gide, Les Caves du Vatican,1914, p. 840).
C.− P. anal.
1. Ce qui recouvre, ce qui surmonte un objet quelconque. Coiffe de tôle. Fourgon de vivandier à coiffe d'osier (Hugo, Les Misérables,t. 1,1862, p. 430);des meules rondes éparses sous leur coiffe (Genevoix, Raboliot,1925, p. 68):
2. La chaire, gothique flamboyant, est superbe; la coiffe qu'on y a ajoutée est misérable. Ces sortes de chaires n'avaient pas de chef. Voilà ce que les marguilliers devraient savoir, avant de tripoter à leur fantaisie ces beaux édifices. Hugo, Le Rhin,1842, p. 367.
Coiffe d'une bouteille. Petite enveloppe de cire ou de métal qui garnit le bouchon et empêche le vin de s'éventer. Les bouteilles à coiffes significatives (Balzac, César Birotteau,1837, p. 178).
2. Spécialement
a) ANAT. Partie des membranes qui forment l'enveloppe de l'œuf et qui recouvre la tête du fœtus au moment de l'expulsion. Coiffe céphalique (cf. également l'expr. enfant né coiffé).
b) ARTILLERIE
Pointe dure sertie à l'extrémité d'un obus.
Enveloppe métallique qui recouvre l'ogive de certains obus. Coiffe ogivale en tôle. L'Amiral Marcharoff eut l'heureuse idée de recouvrir l'ogive de l'obus de rupture, d'une coiffe en acier doux (Capitaine Alvin, Leçons d'artill., Matériel, 1908, p. 212).
c) BOTANIQUE
Membrane qui enveloppe la capsule des mousses. Les mousses ont des urnes, souvent chargées de coiffes, et qui quelquefois en sont privées (Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature,1814, p. 181).
Mince pellicule qui protège l'extrémité des jeunes racines.
d) BOUCH. Péritoine du porc ou du veau qui sert à envelopper différentes préparations culinaires. Puis on fit boucherie. Angélina s'offrit à préparer la saucisse en coiffe et le boudin (G. Guèvremont, Le Survenant,1945, p. 101).
e) RELIURE. Rebord qui surmonte le dos des livres reliés. Coiffe plate; coiffe lyonnaise. Cf. également A. Maire, Manuel pratique du bibliothécaire, 1896, p. 312.
Prononc. et Orth. : [kwaf]. Ac. 1694 et 1718 ont comme vedette coeffe ou coiffe. Au contraire Ac. 1798 donne en 1erlieu coiffe à côté de coeffe. Ac. 1740, s.v. coëffe note : ,,on peut aussi écrire coîffe``. Ac. 1762 puis Ac. 1835-1932 enregistrent uniquement coiffe. On signale l'anc. forme coëffe à titre hist. ds Land. 1834 et Gattel 1841. On consacre une vedette aux formes coeffe, coeffer, coeffeur, coeffure sans trémas ds Fér. 1768, Fér. Crit. t. 1 1787 et Land. 1834. Pour ces graph. Fér. 1768 et Fér. Crit. t. 1 1787 donnent la prononc. mod. : [kwaf] alors que ces graph. correspondent à l'anc. prononc. [wε] de la diphtongue -oi- (à ce sujet cf. aboyer). Pour Fér. Crit. t. 1 1787 il convient d'éviter l'orth. avec des trémas qui incitent à prononcer [wε], prononc. qu'il juge mauvaise. Il souligne que plusieurs trompés par l'orth. prononcent [wε] même dans les graph. sans trémas. La prononc. [wε] est encore donnée ds Land. 1834 qui écrit coêffe. Fér. Crit. t. 1 1787 propose la graph. coife avec 1 seul f. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 « bonnet d'étoffe, de cuir ou de mailles porté sous le heaume » (Roland, éd. J. Bédier, 3436); 2. a) apr. 1225 « bonnet d'homme » (Gerbert de Montreuil, 3eContinuation de Perceval, éd. M. Williams, 3814); 1260 « bonnet de femme » (E. Boileau, Métiers, 85 ds T.-L. : coiffes a dames); b) 1680 coife de chapeau (Rich.); 3. a) 1354-76 coiffe de gresse « mésenterie de certains animaux [ici, du cerf] » (H. de Ferrières, Roi Modus, éd. G. Tilander, 28, 53); b) 1690 « membrane fœtale recouvrant la tête de certains enfants à la naissance » (Fur.); c) 1704 bot. (Trév.). Du b. lat. cofia « coiffe, bonnet » (Venance Fortunat, v. aussi Nierm. et Mittellat. W. s.v.), mot d'empr., d'orig. obsc., peut-être germanique. Fréq. abs. littér. : 333. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 269, b) 341; xxes. : a) 975, b) 416.
DÉR. 1.
Coiffette, subst. fém.Petite coiffe. Coiffette blanche (F. Fabre, Xavière,1890, p. 196). 1resattest. a) « sorte de petit casque en métal ou en mailles » [av. 1317 coeffettes de mailles (Joinville ds Gay) non vérifié]; av. 1404 [ms. xves.] coiffettes d'achier (Froissart, Chron., Michel, 2646, fol. 148bds Gdf.); b) 1411 « petite coiffe » (Inventaire de l'écurie du roi, fol. 109 voet 110 ds Gay), seulement en a. et m. fr.; à nouveau ds Besch. 1845; de coiffe, suff. -ette*.
2.
Coiffière, subst. fém.Celle qui fabriquait les coiffes (cf. Faral, La Vie quotidienne au temps de St Louis, 1942, p. 143). 1resattest. a) début xiiies. « pièce d'armure protégeant la tête » (Aymeri de Narbonne, 510 ds T.-L.); b) 1328-31 « faiseuse de coiffes » (Arch. KK2, fol. 173 vods Gdf.), ces 2 sens seulement en a. fr.; le sens 2 étant attesté comme terme hist. par Faral, op. cit., p. 141, 143; de coiffe, suff. -ière*, a désignant un objet, un ustensile, b désignant un agent. Fréq. abs. littér. : 2.
3.
Coiffis, subst. masc.Sorte de coiffe portée dans l'ouest de la France. Coiffis pointus de mousseline (Loti, Mon frère Yves,1883, p. 20). 1reattest. 1878-81 (Loti, Journal intime, t. 1, p. 183); terme des dial. de l'Ouest (Anjou, Poitou, v. Verr.-On., Lalanne, Beauchet), de coiffe, suff. -is*. Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. − Goug. Mots t. 2 1966, pp. 131-132. − Lammens 1890, pp. 89-90.

Wiktionnaire

Nom commun - français

coiffe \kwaf\ féminin

  1. Couvre-chef destiné à couvrir la tête des femmes.
    • Puis il s’engagea dans une route bordée de haies vives, le long desquelles passaient des femmes de Dinard, droites sous leur large coiffe de batiste aux ailes flottantes.
      — Malheureusement, dit madame Raymond, assise sur le siège à côté de Montessuy, les vieux costumes se perdent. C’est la faute des chemins de fer.
      — (Anatole France, Le Lys rouge, 1894, réédition Le Livre de Poche, page 301)
    • Elle avait revêtu le costume des filles de son pays. Sa tête brune apparaissait, doucement auréolée par la coiffe de dentelle tuyautée, dont la blancheur neigeuse rayonnait autour de ses traits. — (Moselly, Terres lorraines, 1907)
    • …la directrice du casino, souriante, vient nous saluer. Elle est grosse et fort avenante, et elle porte sur la tête, très en arrière, une coiffe en forme de court hennin. — (Octave Mirbeau, Notes de voyage, dans La vache tachetée, 1918)
    • Dans ces campagnes de mœurs franches, où l’on sait l’âge des femmes par la coiffe qu’elles portent – c’est pour les jeunes filles un minuscule capulet à trois cornes qui laisse voir tous leurs cheveux lissés, tressés, comme des trophées à conquérir, pour les jeunes femmes, dont le mari a dénoué la chevelure, une coiffe de tulle par-dessus la résille, pour les vieilles un bonnet de toile qui cache leurs cheveux blancs. — (Jean Guéhenno, Journal d’un homme de 40 ans, Grasset, 1934, réédition Le Livre de Poche, pages 26-27)
    • Elle se tient aussi droite que l’arthrose le lui permet, enveloppée dans d’immuables jupes noires et jamais sans sa coiffe. L’attacher est son premier geste du matin, bien avant l’éveil de la maisonnée : quelle honte, si le facteur venait à la surprendre « en cheveux » ! Je ne la verrai ainsi que sur son lit d’agonisante. — (Mona Ozouf, Composition française, Gallimard, 2009, collection Folio, page 47)
  2. Bonnet, garniture intérieure d'un casque, d'un chapeau, etc.
    • Coiffe de fer, partie du camail qui se portait sous le casque.
    • Coiffe de chapeau, bonnet de soie dont on garnit l’intérieur des chapeaux.
    • Sur la route de Twickenham, Roger était le seul être humain à porter un chapeau melon. La foule des pickpockets, des bookmakers et des dandys s’abritait plus volontiers sous une casquette à large coiffe. Il semblait même que l’usage s’en fût répandu dans la gentry où elle témoignait d’un souci du confort développé à l’extrême. — (Antoine Blondin, Monsieur Jadis ou l'École du soir, 1970, réédition Folio, 1972, page 204)
  3. (Anatomie) (Par analogie) Membrane que quelques enfants ont sur la tête en venant au monde.
    • Coiffe céphalique.
  4. (Botanique) Enveloppe membraneuse qui recouvre l’urne des mousses, calyptre.
    • Les mousses ont des urnes, souvent chargées de coiffes, et qui quelquefois en sont privées. — (Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature, 1814)
  5. Toute enveloppe qu’on applique à l’extrémité d’un objet.
    • La coiffe d’une bouteille, d’un mât, d’une fusée
  6. (Génétique) Courte séquence nucléotidique ajoutée, par modification post-transcriptionnelle, à l’extrémité 5' de l’ARN messager chez les eucaryotes.
  7. (Reliure) Rebord incurvé qui surmonte le dos d'un volume, en tête et queue. On la façonne à partir du rempli de peau.
  8. (Astronautique) (Structures) Extrémité antérieure, à profil aérodynamique, d’un lanceur ou d’une fusée-sonde destinée à assurer la protection de la charge utile, au début de la séquence de vol.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

France Terme

Courte séquence nucléotidique ajoutée, par modification post-transcriptionnelle, à l'extrémité 5' de l'ARN messager chez les eucaryotes.

FranceTerme, Délégation générale à la langue française et aux langues de France

Étymologie de « coiffe »

Du bas latin cofia (« coiffe, bonnet »), d’origine obscure, peut-être germanique. Les Dictionnaires de l’Académie française ont coeffe comme mot-vedette en 1694 et 1718 et coiffe en variante ; en 1798, le rapport est inversé, à partir de 1835, seul coiffe est mentionné.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Fréquence d'apparition du mot « coiffe » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « coiffe »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « coiffe »

  • Gérant du salon de coiffure Le Pacha,en face de la mairie de Saint-Nazaire, Mohammad Alhussein coiffe gracieusement les bénéficiaires de l'association R'Éveillons la Solidarité.
    actu.fr — Saint-Nazaire : Mohammad coiffe gratuitement les personnes en situation de précarité | L'Écho de la Presqu'île
  • Le prix du chapeau n'est pas en rapport avec la cervelle qu'il coiffe.
    Proverbe américain
  • Il a rangé soigneusement ses ciseaux et ses peignes. Il a éteint la lumière, a fermé la porte de son salon à clé et a dit : « Voilà, c’est fini. » Après 56 ans de travail, Vincent Falletta, le coiffeur de la rue Louis-Braille, a tourné la page.
    Saint-Étienne. En 56 ans, il a coiffé Mastroianni et des milliers de Stéphanois
  • On appelle ce phénomène celui des "bébés coiffés". Ils naissent avec une partie, ou la totalité, de la poche de liquide amniotique sur le visage. Même si l'image est impressionnante, c'est sans danger, il faut savoir que les « bébés coiffés » ne risquent rien. La coiffe n'induit pas de risque, et le médecin peut la retirer facilement.
    Insolite. Le bébé est né ''coiffé'' d’une drôle de façon, et c’est plutôt rare
  • La bataille est merveilleuse, la bataille est une mêlée,Le comte Roland ne craint pas de s’exposer.Il frappe de la lance tant que le bois lui dure ;Mais voilà que quinze coups l’ont brisée et perdue.Alors Roland tire Durendal, sa bonne épée nue,Eperonne son cheval et va frapper Chernuble.Il met en pièces le heaume du païen où les escarboucles étincellentLui coupe en deux la coiffe et la chevelure,Lui tranche les yeux et le visage,Le blanc haubert aux mailles si fines,Tout le corps jusqu’à l’enfourchureEt jusque sur la selle qui est couverte de lames d’or.L’épée entre dans le corps du cheval,Lui tranche l’échine sans chercher le joint,Et sur l’herbe drue abat morts le cheval et le cavalier.
    La Chanson de Roland — Laisse CX

Synonymes de « coiffe »

Source : synonymes de coiffe sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « coiffe »

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Nombre de points du mot coiffe au scrabble : 14 points

Coiffe

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