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Vertu

Variantes Singulier Pluriel
Féminin vertu vertus

Définitions de « vertu »

Trésor de la Langue Française informatisé

VERTU, subst. fém.

A. −
1. Vieilli. Courage physique ou moral; force d'âme, vaillance. Mâle vertu; vertu romaine. [Le parti] le plus nombreux admiroit la vertu et la fermeté d'une jeune vierge qui, libre de régner sur un vaste royaume avec le prince qu'elle aimoit, avoit préféré les ombres de la retraite et de la pénitence, à une puissance et à une félicité que la religion réprouvoit (Cottin, Mathilde, t. 2, 1805, p. 248).Ce fut sans doute avec une profonde sagesse que les Romains appelèrent du même nom la force et la vertu (J. de Maistre, Soirées St-Pétersb., t. 1, 1821, p. 246).
2. Absol. [Avec l'art. déf.] Disposition habituelle, comportement permanent, force avec laquelle l'individu se porte volontairement vers le bien, vers son devoir, se conforme à un idéal moral, religieux, en dépit des obstacles qu'il rencontre. Amour, triomphe de la vertu; aimer, appeler, pratiquer la vertu; croître, grandir en vertu; le vice et la vertu. La perfection de la volonté s'appelle la raison, la perfection de l'action est la vertu, virtus, action forte; car la vertu est force même avec la foiblesse physique (Bonald, Législ. primit., t. 1, 1802, p. 255).J'ai peur de n'avoir pas épuisé tous les moyens de persuasion pour ramener Dine dans le chemin de la vertu (Aymé, Vaurien, 1931, p. 230).
[En allégorie, personnification de la vertu] La vertu succombant sous l'audace impunie, L'imposture en honneur, la vérité bannie (Lamart., Médit., 1820, p. 99).
3. Exercice de la vertu; la vertu telle qu'elle apparaît dans son expression, sa réalisation. Vertu angélique, austère; paré de toutes les vertus. Les maîtres pieux et zélés ne manquoient pas (...) au clergé de France pour former des ecclésiastiques à toutes les vertus de leur état (Bonald, Législ. primit., t. 1, 1802, p. 216).Le christianisme (...) changea la position relative qu'occupaient entre elles les vertus. Les vertus rudes et à moitié sauvages étaient en tête de la liste; il les plaça à la fin. Les vertus douces, telles que l'humanité, la pitié, l'indulgence, l'oubli même des injures, étaient des dernières; il les plaça avant toutes les autres (Tocqueville, Corresp.[avec Gobineau], 1843, p. 45).
Vertu + adj. ou déterm. indiquant le domaine, l'espèce d'actes auxquels elle s'applique.Vertus chrétiennes, civiles, privées, morales, sociales. Vertus cardinales. V. cardinal1II A 1.Vertus théologales*.
Loc. proverbiale. Faire de nécessité vertu. V. nécessité II B 3.
En partic., vieilli ou plais. [À propos d'une femme] Retenue, chasteté; fidélité conjugale. À Séville, à Cadiz et à Grenade, il y avait de mon temps des bohémiennes dont la vertu ne résistait pas à un duro [douro] (Mérimée, Lettres ctessede Montijo, t. 1, 1845, p. 135).La chasteté, pour la femme, est synonyme de vertu, comme pour l'homme la justice et le courage, car le milieu de l'homme est la cité, le milieu de la femme est la famille (Ménard, Rêv. païen, 1876, p. 113).
Femme de petite vertu. Femme de mœurs légères. À côté des salons de Mmede Staël, de MmeRécamier, de Mmede Condorcet à Auteuil, il s'en ouvrait d'autres, où l'on voyait se coudoyer des gens de toute origine et de toute culture, autour de Barras et d'Ouvrard ou des femmes de petite vertu qu'ils s'attachaientla Tallien, la Fortunée Hamelin, la Joséphine de Beauharnais, dont le déshabillé et le dévergondage servent aux anecdotiers pour caractériser l'époque directoriale (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p. 602).
Dragon de vertu. V. dragon1A 1 b.
Prix de vertu. Prix autrefois décerné à une jeune fille irréprochable; p. ext., reconnaissance des dons, des qualités de quelqu'un qui mérite d'être distingué. La commission chargée de l'examen des titres des concurrents qui se présentaient comme ayant droit au prix de vertu (...) a décidé à l'unanimité que le prix de dix mille francs serait accordé cette année au sieur Bernard-Augustin Atar-Gull, nègre, né sur la côte d'Afrique, âgé de trente ans et quelques mois (Sue, Atar-Gull, 1831, p. 37).L'historien n'a pas à délivrer des prix de vertu, à proposer des projets de statues, à établir un catéchisme quelconque; son rôle est de comprendre ce qu'il y a de moins individuel dans les événements (Sorel, Réflex. violence, 1908, p. 63).
P. méton., souvent iron. Femme qui constitue un modèle de chasteté, de fidélité amoureuse. Je prends pour bonnes toutes ces vertus de Genève; c'est la ville où il y a le moins de maris trompés (Stendhal, Rome, Naples et Flor., t. 2, 1817, p. 283).Minutello: Tu veux me mettre dans les bras d'une courtisane en chômage ou d'une boîteuse? Bartholomeo: Elle est mariée et son mari est un homme qui voyage. Minutello: Alors, cette fille doit être une jolie vertu (Salacrou, Terre ronde, 1938, I, 1, p. 143).Plais. Croyais-tu pas avoir trouvé une vertu le jour où tu me racolas dans un cabaret? (Huysmans, Marthe, 1876, p. 75).
Moyenne(-)vertu. Femme (dont la vertu est) peu farouche. Il se trouvait (...) une assez nombreuse compagnie. Des moyennes-vertus, des filles d'Opéra (...) et une douzaine de jeunes gens du monde, brillants par leur esprit, leurs prodigalités, ou leur débauche (Bourges, Crépusc. dieux, 1884, p. 290).(Dame, demoiselle, femme) de petite vertu. Il y avait, aux alentours de l'école de médecine, un certain nombre de « demoiselles de petite vertu » qu'il connaissait (Martin du G., Devenir, 1909, p. 106).
4. [En représentation symbolique dans l'art chrét.] Les Vertus cardinales assises soutenoient le lutrin triangulaire (Chateaubr., Génie, t. 2, 1803, p. 285).Le surcot d'hermine que porte la justice est bordé de roses et de perles. Notre vertu a le front ceint d'une couronne ducale, ce qui a pu laisser croire qu'elle reproduisait les traits d'Anne de Bretagne (Fulcanelli, Demeures philosophales, t. 1, 1929, p. 195).
5. P. ext. Qualité morale. Vertus civiques, domestiques, militaires. Sous la surveillance d'une maîtresse dont la principale vertu est la sévérité (Alain, Propos, 1921, p. 240).Roland Alexandre a toutes les vertus qui font le grand comédien (Combat, 19-20 janv. 1952, p. 2, col. 2).
B. −
1. Vieilli ou littér. Propriété d'un corps, de quelque chose à quoi on attribue des effets positifs. Vertus d'une plante; remède sans vertu; avoir des vertus; connaître la/les vertu(s) de. Cette eau a des vertus particulières. Prise pendant neuf jours, elle guérit les yeux des petits enfans (Senancour, Obermann, t. 2, 1840, p. 37).Les vertus curatives et préventives des fruits frais (R. Schwartz, Nouv. remèdes et mal. act., 1965, p. 74).
En partic., vx, SC. Vertu active. Principe agissant, pouvoir actif (d'apr. Rob. 1985). On avait récemment, au moyen de la distillation, tiré du haschisch une huile essentielle qui paraît posséder une vertu beaucoup plus active que toutes les préparations connues jusqu'à présent (Baudel., Paradis artif., 1860, p. 353).
2. Domaine abstr.Pouvoir, propriété. Vertu d'un dialogue. Le temps n'a par lui-même aucune vertu effective; tout arrive dans le temps, mais rien ne se fait par le temps (Proudhon, Propriété, 1840, p. 202).Quand on fixe une heure à une femme, c'est sans y croire, c'est plutôt une heure qu'on se fixe à soi-même: on se dit qu'on n'aura à souffrir qu'à partir de ce moment-là. Voilà la vertu consolative du rendez-vous, du rendez-vous auquel elles ne se rendent pas (Morand, Homme pressé, 1941, p. 222).
3. Loc. En vertu de
a) Par le pouvoir de. La poursuite peut avoir lieu en vertu d'un jugement provisoire ou définitif, exécutoire par provision, nonobstant appel (Code civil, 1804, art. 2215, p. 406).
b) En raison de, conformément au pouvoir de; en conséquence de. En vertu des pouvoirs qui me sont conférés; en vertu des bons principes. Une planète, qu'on suppose lancée dans l'espace en un instant donné, avec une vitesse et suivant une direction déterminée, parcourt, autour du soleil, une ellipse, en vertu d'une force dirigée vers cet astre, et proportionnelle à la raison inverse du carré des distances (Condorcet, Esq. tabl. hist., 1794, p. 175).La faillite de Fendant et de Cavalier rendait leurs billets exigibles en vertu d'une des dispositions du Code de commerce (Balzac, Illus. perdues, 1839, p. 526).
C. − RELIG. Un des cinquièmes choeurs de la hiérarchie des anges. Il y a trois hiérarchies d'esprits célestes (...) la première comprend les Séraphins (...) la deuxième, les Dominations, les Vertus et les Puissances (A. France, Révolte anges, 1914, p. 101).Il existe des natures spirituelles; telles que les anges, les archanges et les autres vertus célestes et aussi notre âme (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 100).
Prononc. et Orth.: [vε ʀty]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Fin xes. vertud « pouvoir » (Passion, éd. d'Arco Silvio Avalle, 376); 1643 faire vertu « exercer une certaine influence » (Corneille, Menteur, IV, 1); 2. ca 1100 « force physique, vaillance » (Roland, éd. J. Bédier, 1045); 3. ca 1145 « pratique du bien, force morale appliquée à suivre la règle » (Wace, Conception N.-D., éd. W. R. Ashford, 617). B. 1. Ca 1145 « telle ou telle qualité particulière » (Id., ibid., 1241); ca 1265 « qualité portée à un degré supérieur » (Brunet Latin, Trésor, éd. F. J. Carmody, II, 87, p. 269); 2. a) 1170 plur. théol. « un des ordres de la hiérarchie céleste » (Maurice de Sully, Sermons, éd. C. A. Robson, 23, 39, p. 136); b) ca 1275 sainte vertu (de Dieu) (Adenet le Roi, Enfances Ogier, éd. A. Henry, 368, p. 71); 1279 vertus cardinales, v. cardinal; c) 1370-72 vertus intellectuelles (Oresme, Ethiques, éd. A. D. Menut, 36a, p. 169); 3. a) 1642 « femme vertueuse » (Corneille, Polyeucte, II, 4); 1677 « chasteté féminine » (Racine, Phèdre, II, 6); 1732 (femme) de moyenne vertu (Lesage, Guzm. d'Alf., II, 6 ds Littré); 1909 demoiselle de petite vertu (Martin du G., Devenir, p. 91); b) 1810 encre de la petite vertu « de mauvaise qualité » (Courier, Lettre à M. Renouard, p. 261); 4. 1832 « représentation symbolique d'une vertu chrétienne » (Raymond); 5. 1876 « nom donné pendant la révolution de 1789 aux figures remplaçant les dames dans les jeux de cartes » (Lar. 19e). C. 1. Ca 1150 « qualité propre à produire tel ou tel effet » (Wace, St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 1113); 1270 « propriété d'une chose » (Philippe de Beaumanoir, Manekine, 2238 ds Œuvres, éd. H. Suchier, t. 1, p. 71: Des bonnes pieres ki i sont et des vertus qu'elles ont); xiiies. les vertus des herbes « principe, pouvoir actif » (Queste del Saint Graal, éd. A. Pauphilet, 220, 11); 2. 1659 en vertu de (Duez, Dict. ital. e françois). Du lat. virtutem, acc. de virtus « qualité distincte de l'homme, mérite, valeur », « qualités morales », « vigueur morale, énergie », « bravoure, courage, vaillance ». Fréq. abs. littér.: 11 874. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 26 421, b) 11 804; xxes.: a) 11 527, b) 14 694. Bbg. Quem. DDL t. 28 (s.v. de la petite vertu). − Sckomm. 1933, pp. 124-130.

Wiktionnaire

Nom commun - français

vertu \vɛʁ.ty\ féminin

  1. (Au singulier) Disposition ferme, constante de l’âme, qui porte à faire le bien et à fuir le mal.
    • La vertu est un effort fait sur nous-mêmes pour le bien d'autrui, dans l'intention de plaire à Dieu seul. — (Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virginie, 1788)
    • Nous sommes arrivés, de critique en critique, à cette triste conclusion : […]; que tous ces mots Droit, Devoir, Morale, Vertu, etc., dont la chaire et l’école font tant de bruit, ne servent à couvrir que de pures hypothèses, de vaines utopies, d’indémontrables préjugés; […]. — (Joseph Proudhon, De la Justice dans la Révolution et dans l’Église, 1858, tome I, page 70)
    • Qu’est-ce que la vertu ? Au sens où l’entend son restaurateur, c’est sans doute la probité et le désintéressement, c’est ce genre d’intégrité qui rend un fonctionnaire ou un mandataire inaccessible à toutes les tentations, à toutes les corruptions […]. — (Anatole Claveau, « La Vertu », dans Sermons laïques, Paris : Paul Ollendorff, 1898, 3e édition, page 43)
    • Oscar Wilde n’inspire plus de colère, même aux sectaires de la vertu. Tous n’ont plus, pour lui et pour son martyre, que de la pitié douloureuse. — (Octave Mirbeau, La Mort de Balzac, 1907)
    • Le texte exact de Platon est : « Dans l’ordre des vertus, la sagesse est la première; la tempérance vient ensuite; le courage occupe la dernière place. » Platon entend ici par courage […] l’aptitude de l’homme à affronter la mort. — (Julien Benda, La trahison des clercs, 1927, édition revue et augmentée, Grasset, 1946, p. 205, note 1)
    • Privé de tout accommodement, de ses fards, de ses sourires et de ses ruses, le vice a peu de chance de séduire la vertu la plus chancelante. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928 ; Préface de la 3e édition de 1929)
  2. (Par extension) Personne vertueuse.
    • Persécuter la vertu.
    • Honorer la vertu.
    • Récompenser la vertu.
  3. Dispositions particulières propres à telle ou telle sorte de devoirs ou de bonnes actions.
    • J’avais fixé à huit heures le moment du départ. Mais si l’exactitude est la politesse des rois, elle n’est pas assurément une vertu des caravaniers marocains. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 26)
    • La patience est la principale vertu réclamée à l’explorateur polaire, dit Nansen, mais la prévoyance est la seconde. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • M. Fabre représentait l’Honneur, la Loyauté, la Probité, la vie régulière et laborieuse, le livret de Caisse d’Épargne, le pain gagné à la sueur d’un front d’exploité, — bref tout ce que les bourgeois proclament des lèvres comme des vertus civiques. — (Émile Armand, La revanche des « bandits tragiques », dans Les réfractaires, no 2, février-mars 1914)
    • Les vertus peuvent être trafiquées, les dépravations, elles, sont réelles. — (Klaus Kinski)
    • Cette trahison se colore de grands mots. Aimer son pays c’est toujours, selon l’opinion régnante, aimer la gloire, la richesse, et le pouvoir. Cette vertu est un peu trop facile. — (Alain, Souvenirs de guerre, Hartmann, 1937, page 236)
  4. Chasteté, pudicité, surtout en parlant des femmes.
    • Au milieu d’un monde corrupteur, cette femme a su conserver sa vertu.
  5. Pouvoir de produire un certain effet.
    • Il est de fait que le mercure sur lequel on fait bouillir de l’eau, communique à ce liquide la vertu la plus vermifuge ; […]. — (Jean Antoine Chaptal, Élémens de chimie, volume 2, Deterville à Paris, 2e édition, an III (1794 ou 1795), page 373)
    • Puis nous passons à l’histoire naturelle et étudions les mœurs des abeilles, des fourmis, des sauterelles et les vertus de certaines plantes médicinales. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 123)
    • Ces messieurs étaient attablés autour de vichy-fraise et de vittel-cassis, innocents breuvages qui, […], jouissent d’une rassurante vertu, laissant le cerveau lucide quand on se voit obligé de boire souvent et qu’on ne veut pas courir le risque de s’enivrer. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
    • L’usage du cresson de fontaine est bien vieux, et de tout temps cette crucifère à goût poivré a passé pour avoir des vertus spéciales, dépuratives et antiscorbutiques, […]. — (Cultivez le cresson de fontaine : la santé du corps, dans Almanach de l’Agriculteur français - 1932, éditions La Terre nationale, page 28)
  6. (Religion) Un des chœurs de la hiérarchie des anges.
    • Je sais que vous gardez une place au Poète
      Dans les rangs bienheureux des saintes Légions,
      Et que vous l'invitez à l'éternelle fête,
      Des Trônes, des Vertus, des Dominations.
      — (Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, 1857, extrait du poème Bénédiction)
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Littré (1872-1877)

VERTU (vèr-tu) s. f.
  • 1Force morale, courage (sens propre du latin virtus). La honte de mourir sans avoir combattu Arrête leur désordre, et leur rend leur vertu, Corneille, Cid, IV, 3. Et, bien qu'animal sans vertu, Il [l'âne couvert de la peau du lion] faisait trembler tout le monde, La Fontaine, Fabl. v, 21. Cette femme, aussitôt, fine, adroite, hautaine, Saura mettre à profit votre peu de vertu, Et triompher de vous, vous voyant abattu, La Fontaine, Eunuque, I, 1.

    N'avoir ni force ni vertu, n'avoir ni force ni courage. Mais enfin, interdit, languissant, abattu, Je sens que je n'ai plus ni force ni vertu, Baron, Andrienne, II, 1. Benjamin est sans force, et Juda sans vertu, Racine, Athal. I, 1.

    Il est comme le soleil de janvier qui n'a ni force ni vertu, se dit d'un homme faible.

  • 2Ferme disposition de l'âme à fuir le mal et à faire le bien. Saint Augustin dit au quatrième livre de la Cité de Dieu que la plupart des anciens ne définissaient point autrement la vertu que l'art de bien vivre… le même propose ailleurs une autre définition de la vertu, qui est plus étendue, et dont saint Thomas s'est voulu servir, la nommant une bonne qualité qui fait bien vivre celui qui la possède, de laquelle personne ne peut mal user, et que nous tenons de la main de Dieu… d'autres, comme Cicéron, l'ont nommée une constante disposition à bien faire et à suivre la raison, La Mothe le Vayer, Vertu des païens, I, avant-propos. La vertu rend parfois les malheurs vénérables, Tristan, M. de Chrispe, IV, 4. La vertu n'irait pas si loin, si la vanité ne lui tenait compagnie, La Rochefoucauld, Maxim. au mot vertu. Il faut parmi le monde une vertu traitable, Molière, Mis. I, 1. Nous ne nous soutenons pas dans la vertu par notre propre force, mais par le contre-poids de deux vices opposés, comme nous demeurons debout entre deux vents contraires, Pascal, Pens. XXV, 12, édit. HAVET. La vraie vertu et la vraie religion sont choses dont la connaissance est inséparable, Pascal, ib. XI, 2. Ce que peut la vertu d'un homme ne se doit pas mesurer par ses efforts, mais par son ordinaire, Pascal, ib. VI, 27. Il [Montaigne] rejette bien loin cette vertu stoïque qu'on peint avec une mine sévère, un regard farouche, des cheveux hérissés, le front ridé…, Pascal, Entret. avec M. de Saci. Elle croyait voir partout dans ses actions un amour-propre déguisé en vertu, Bossuet, Anne de Gonz. Ainsi que la vertu le crime a ses degrés, Racine, Phèdre, IV, 2. Qui le dirait ! la vertu même a besoin de limites, Montesquieu, Espr. XI, 4. On dit de Marcus Brutus qu'avant de se tuer il prononça ces paroles : ô vertu, j'ai cru que tu étais quelque chose, mais tu n'es qu'un vain fantôme, Voltaire, Dict. phil. Vertu, 1. Qu'est-ce que vertu ? bienfaisance envers le prochain ; puis-je appeler vertu autre chose que ce qui me fait du bien ? Voltaire, ib. 2. Nous avons si peu de vertu, que nous nous trouvons ridicules d'aimer la gloire, Vauvenargues, Réfl. et Max. 59. La vertu, supérieure à la probité, exige qu'on fasse le bien, et y détermine, Duclos, Consid. mœurs, 4. Il n'est pas si facile qu'on pense de renoncer à la vertu : elle tourmente longtemps ceux qui l'abandonnent, Rousseau, Hél. III, 18. Chère amie, ne savez-vous pas que la vertu est un état de guerre, et que, pour y vivre, on a toujours quelque combat à rendre contre soi ? Rousseau, ib. VI, 7. C'est là qu'il [Sénèque] dit de la gloire, qu'elle est à la vertu ce que l'ombre est au corps, Diderot, Cl. et Nér. II, 28. La véritable vertu, c'est de donner aux êtres qui souffrent, et dont on n'attend ni plaisir ni reconnaissance, Genlis, Mères riv. t. III, p. 137, dans POUGENS.

    Familièrement. Vous avez bien de la vertu, se dit à quelqu'un qui vient de faire un chose pour laquelle on se sent de la répugnance.

    Faire de nécessité vertu, faire de bonne grâce une chose obligée, mais désagréable. La Rancune… faisant de nécessité vertu, commença à jouer des bras, Scarron, Rom. com. II, 5.

  • 3Il se dit aussi de telle ou telle qualité particulière. On ne méprise pas tous ceux qui ont des vices ; mais on méprise tous ceux qui n'ont aucune vertu, La Rochefoucauld, Max. 186. Nos vertus ne sont le plus souvent que des vices déguisés, La Rochefoucauld, ib. au mot vertu. Les vertus devraient être sœurs, Ainsi que les vices sont frères, La Fontaine, Fabl. VIII, 25. Je n'admire point l'excès d'une vertu, comme de la valeur, si je ne vois en même temps l'excès de la vertu opposée, comme en Épaminondas, qui avait l'extrême valeur et l'extrême bénignité, Pascal, Pens. VI, 21. La vraie et unique vertu est de se haïr ; car on est haïssable par sa concupiscence, Pascal, ib. XXIV, 39 bis. Quand on veut poursuivre les vertus jusqu'aux extrêmes de part et d'autre, il se présente des vices qui s'y insinuent insensiblement, Pascal, ib. XXV, 62. Les passions dominées sont vertus, Pascal, ib. XXV, 104. Nous savons que toutes les vertus, le martyre, les austérités et toutes les bonnes œuvres sont inutiles hors de l'Église et de la communion du chef de l'Église qui est le pape, Pascal, Lett. à Mlle de Roannez, 1. La princesse palatine avait les vertus que le monde admire, et qui font qu'une âme séduite s'admire elle-même, Bossuet, Anne de Gonz. Il y a, disent les théologiens, deux sortes de vertus : les unes, selon le langage de l'école, vertus affectives, et les autres vertus effectives, Bourdaloue, Exhort. sur la prière de J. C. t. I, p. 404. On lui dit mille fois que la franchise n'était pas une vertu de la cour, Fléchier, Duc de Mont. Il apprit à cultiver en lui les vertus secrètes qui sont encore plus estimables que les éclatantes, Fénelon, Tél. XX. Ces vertus fondées sur la coutume et sur les préjugés d'un peuple sont toujours des vertus estropiées, faute de remonter jusqu'aux premiers principes…, Fénelon, Dial. des morts, 7. Il est vrai qu'il y a deux vertus que les hommes admirent, la bravoure et la libéralité, parce qu'il y a deux choses qu'ils estiment beaucoup et que ces deux vertus font négliger, la vie et l'argent, La Bruyère, XI. Souvent les vertus des grands hommes N'ont été que des passions, Lamotte, Odes, t. I, p. 62, dans POUGENS. Il y a encore bien des mœurs, des vertus, de l'héroïsme dans votre Paris ; il y en a plus qu'ailleurs, croyez-moi, Galiani, Corresp. 25 janv. 1772. Vertus civiles, vertus politiques, amour de la gloire, amour de la patrie, discipline austère et savante, ils [les Romains] avaient tout ce qui est nécessaire pour rendre un peuple puissant, Condillac, Étud. hist. I, 8.

    Petites vertus, qualités morales appliquées dans les petites choses. Je suis triste, ma mignonne ; le pauvre petit compère [Ch. de Sévigné] vient de partir ; il a tellement les petites vertus qui font l'agrément de la société, que, quand je ne le regretterais que comme mon voisin, j'en serais fâchée, Sévigné, 15 avr. 1676.

    Vertus théologales, la foi, l'espérance et la charité.

    Vertus cardinales, la prudence, la justice, la tempérance et la force.

  • 4Personne vertueuse. La vertu la plus ferme évite les hasards, Corneille, Poly. II, 4. Plus l'obstacle est puissant, plus on reçoit de gloire ; Et les difficultés dont on est combattu Sont les dames d'atour qui parent la vertu, Molière, l'Ét. v, 11. Il est persécuté : la vertu malheureuse Devient plus respectable, et m'est plus précieuse, Voltaire, Scythes, I, 1.
  • 5Chasteté (pudicité, ne se dit guère qu'en parlant des femmes). Au milieu des tentations, cette femme a su conserver sa vertu. Dieux, qui la connaissez, Est-ce donc sa vertu que vous récompensez ? Racine, Phèdre, II, 6.

    Familièrement. Ta femme est une vertu : Ce soir tu seras battu, Béranger, Ivrog.

    Moyenne vertu, sagesse peu farouche. Cette crainte ne m'empêcha pas de prendre plaisir à me voir agacer par de jolies dames de moyenne vertu, Lesage, Guzm. d'Alf. II, 6.

    Ironiquement. Les vertus des salons, les dames qui craignent de s'effaroucher facilement. Ce dernier mot dût-il scandaliser les vertus de salon, Béranger, Préface de 1833.

  • 6Qualité qui rend propre à produire certains effets. Ces herbes ne sont pas d'une vertu commune ; Moi-même, en les cueillant, je fis pâlir la lune, Corneille, Médée, IV, 2. Cet homme ne chasse les démons que par la vertu de Beelzébut, prince des démons, Sacy, Bible, Évang. St Math. XII, 24. Je vous arrête à cette rime ; Je ne la tiens pas légitime Ni d'une assez grande vertu, La Fontaine, Fabl. II, 1. Nous avons vu que le théâtre a une grande vertu pour la correction, Molière, Tart. préface. Ô mon père, lui dis-je, voilà des paroles bien puissantes ! sans doute elles ont quelque vertu occulte pour chasser l'usure que je n'entends pas, Pascal, Prov. VIII. Vertu apéritive d'une clef, attractive d'un croc, Pascal, Pens. XXV, 130 bis. Les anciens sacrifices devaient perdre leur vertu [à la venue du Messie], Bossuet, Hist. II, 10. D'abord il a tenté les atteintes mortelles Des poisons que lui-même a crus les plus fidèles ; Il les a trouvés tous sans force et sans vertu, Racine, Mithr. v, 4. La vertu de la croix ne cesse d'attirer tout à elle, Fénelon, Serm. sur la voc. des gentils. Voulant savoir toute la vertu de l'expression, Hamilton, Gram. 9. Je ne désapprouve point ceux qui rejettent cette vertu que l'on attribue à de certaines paroles, Montesquieu, Lett. pers. 142. L'on a observé qu'en mettant dans cette situation [en direction avec le méridien magnétique] des verges de fer, les unes en incandescence et les autres froides, les premières reçoivent la vertu magnétique bien plus tôt et en bien plus grande mesure que les dernières, Buffon, Min. t. IX, p. 167.

    Faire vertu, exercer une certaine influence. Mais, monsieur, attendant que Sabine survienne, Et que sur son esprit vos dons fassent vertu…, Corneille, Ment. IV, 1.

    Terme de scolastique. Absence de vertu, état de deux substances qui n'ont aucun effet l'une sur l'autre.

    Terme d'alchimie. Vertu céleste, la chaleur naturelle ou le feu interne de la matière.

  • 7 Au plur. Terme de théologie. Un des ordres de la hiérarchie céleste. Les Dominations, les Vertus. On met un grand V.
  • 8En vertu de, loc. prép. En conséquence de, en raison de. Les merveilles qu'il fit en vertu de cet art damnable, Bossuet, Hist. II, 12. Qu'on me dise en vertu de quoi cet homme-là s'est mis dans la tête que je ne l'aime point, Marivaux, le Legs, sc. 20. En vertu de la force centrifuge qui résulte du mouvement de rotation sur son axe, la terre a nécessairement pris la forme d'un sphéroïde, Buffon, Hist. nat. Preuv. th. terr. Œuv. t. I, p. 334.
  • 9Vertu de ma vie ! sorte d'exclamation. Vertu de ma vie, comme vous débitez ! Molière, Festin, I, 2.

    PROVERBE

    Face d'homme porte vertu, la présence d'un homme sert bien à ses affaires.

HISTORIQUE

XIe s. Signur baron, de Deu aiez vertu [force], Ch. de Rol. LXXX. [Il] Nen ad vertut, trop ad perdut del sanc, ib. CLXIII. Pur Karlemagne fist Deus vertuz mult granz, ib. CLXXVI.

XIIe s. Vertu me done [donne-moi force] vers cele gent haïe, Ronc. p. 54. Condui ma gent à force et à vertu, ib. p. 124. En Deu ferums vertu, e il à nient demerrat [mènera] les travaillanz nus [ceux qui nous persécutent], Liber psalm. p. 78.

XIIIe s. Li cuens de Champaigne Et li rois d'Espaigne Fussent vil et abattu, Et France fust en vertu, Hues de la Ferté, Romancero, p. 191. Saint Bernars dist : vertus est us de la volenté selonc le jugement de raison, Latini, Trésor, p. 338. Il n'est pas des vertus aussi comme des ars ; car qui veult estre bons en aucune art, il ne li convient autre chose que savoir la ; mais en vertu li savoirs n'est pas soffisanz sans l'uevre, Latini, ib. p. 269. Aime ton Dieu de tout ton cuer et de toute t'ame et de toute ta vertu, Latini, ib. p. 78. Elle reclaime Dieu et ses saintes vertus, Berte, XXIV. … et s'entrevienent de si très grant vertu, que chaingles [sangles] ne poitrail ne lor porent aidier que cascuns d'eaus [d'eux] ne cheist à terre, Chr. de Rains, p. 77. Cascun set que compaignie se fait par mariage ; car, si tost comme mariage est fes, li bien de l'un et de l'autre sont commun par le [la] vertu du mariage, Beaumanoir, XXI, 2.

XIVe s. Or avons nous divisé devant les vertus de l'ame, et avons dit que les unes sont vertus de meurs ou morales, et les autres sont vertus intellectuelles, Oresme, Éth. 170. Aucune foiz en françois vertu signifie vigueur de corps, Oresme, ib. 21.

XVe s. Encore montra-t-elle [l'oriflamme de Charles VI] là de ses vertus, Froissart, II, II, 196. Cela allege le cueur et le reconforte [de parler à un ami], et les esperitz reviennent en leur vertu pour parler en ung conseil ou prendre autre labeur, Commines, V, 5. Je me merveille d'un abus, Quant et pourquoi en commença à jurer Dieux et ses vertus, Deschamps, Poésies mss. f° 32.

XVIe s. Jouer à honnestes jeux, comme aux merveilles, aux estats, aux ventes, aux vertus, aux rencontres et autres, Yver, p. 524. Estouffa on la memoire de sa liberalité et de ses faicts d'armes [de Manlius Capitolinus] et recompenses militaires octroyées à sa vertu, parce qu'il affecta depuis la royauté ? Montaigne, IV, 160. Quand la vertu mesme seroit incarnée, je crois que le pouls luy battroit plus fort allant à l'assault qu'allant disner, Montaigne, I, 339. Vertu gist au milieu, Leroux de Lincy, Prov. t. II, p. 434.

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Étymologie de « vertu »

Du latin virtus qui désigne l’énergie morale, la force ; venant du nom latin vir, il était possible qu’elle désignât la qualité virile par excellence ; le mot a pris un sens moral dans un contexte chrétien, et il est devenu le symbole de la notion de recherche du bien dans toute chose. Mais le mot a gardé une valeur proche de son sens originel dans quelques expressions (par exemple : « la vertu des plantes médicinales » = l’efficacité des dites plantes ; → voir infra).
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Bourguign. vatu ; Berry, vartu, propriété ; provenç. vertut, virtut ; espagn. virtud ; ital. virtù ; du lat. virtutem, de vir, homme ; comparez le sanscr. vīra, héros.

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Phonétique du mot « vertu »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
vertu vɛrty

Fréquence d'apparition du mot « vertu » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « vertu »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « vertu »

  • On ne méprise pas tous ceux qui ont des vices, mais on méprise tous ceux qui n'ont aucune vertu.
    François, duc de La Rochefoucauld — Maximes
  • Mais le vice n'a point pour mère la science, Et la vertu n'est pas fille de l'ignorance.
    Théodore Agrippa d'Aubigné — Les Tragiques
  • Vertu, tu n'es qu'un nom !
    Marcus Junius Brutus — Médée d' Euripide
  • On reproche sévèrement à la Vertu ses défauts, tandis qu'on est plein d'indulgence pour les qualités du Vice.
    Honoré de Balzac — La Vieille Fille
  • Très souvent une vertu n'est rien moins qu'une grande action, et plus souvent encore une grande action n'est qu'un crime.
    Donatien Alphonse François, comte de Sade, dit le marquis de Sade — Juliette
  • […] Dans les grandes actions il faut uniquement songer à bien faire, et laisser venir la gloire après la vertu.
    Jacques Bénigne Bossuet — Oraison funèbre de Louis de Bourbon, prince de Condé
  • Les plus grandes âmes sont capables des plus grands vices aussi bien que des plus grandes vertus.
    René Descartes — Discours de la méthode
  • Voici des hommes noirs debout qui nous regardent et je vous souhaite de ressentir comme moi le saisissement d’être vus. Car le blanc a joui trois mille ans du privilège de voir sans qu’on le voie ; il était regard pur, la lumière de ses yeux tirait toute chose de l’ombre natale, la blancheur de sa peau c’était un regard encore, de la lumière condensée. L’homme blanc, blanc parce qu’il était homme, blanc comme le jour, blanc comme la vérité, blanc comme la vertu, éclairait la création comme une torche, dévoilait l’essence secrète et blanche des êtres. Aujourd’hui ces hommes noirs nous regardent et notre regard rentre dans nos yeux ; des torches noires, à leur tour, éclairent le monde et nos têtes blanches ne sont plus que de petits lampions balancés par le vent…
    Jean-Paul Sartre — « Orphée noir »
  • Il faut ramener toutes les définitions à la conscience : l'esprit est un sophiste qui conduit les vertus à l'échafaud.
    Louis Antoine Léon Saint-Just — Fragments sur les institutions républicaines
  • Le vice et la vertu sont des produits comme le vitriol et le sucre.
    Hippolyte Adolphe Taine — Histoire de la littérature anglaise, Introduction
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Traductions du mot « vertu »

Langue Traduction
Anglais virtue
Espagnol virtud
Italien virtù
Allemand tugend
Chinois 美德
Arabe استنادا
Portugais virtude
Russe добродетель
Japonais 美徳
Basque bertute
Corse virtù
Source : Google Translate API

Synonymes de « vertu »

Source : synonymes de vertu sur lebonsynonyme.fr

Combien de points fait le mot vertu au Scrabble ?

Nombre de points du mot vertu au scrabble : 8 points

Vertu

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