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Sauveur

Variantes Singulier Pluriel
Masculin sauveur sauveurs

Définitions de « sauveur »

Trésor de la Langue Française informatisé

SAUVEUR, subst. masc.

A. − RELIG. [Pour désigner Jésus-Christ] Celui qui a sauvé les hommes. Synon. Messie, Rédempteur.Il y a dans les pages (...) consacrées au martyr du Golgotha quelque chose de la ferveur des femmes qui ont lavé le corps du Sauveur pour le mettre au tombeau (Bourget, Essais psychol., 1883, p. 53).Notre Sauveur présenta à ses disciples réunis la coupe de la nouvelle alliance, en leur disant: « Buvez-en tous » (Monod, Sermons, 1911, p. 276).
Empl. adj. Le Christ sauveur; le Messie sauveur. Nerval la rapproche [la déesse Isis] aussi de la Vierge. Toutes deux sont la mère sainte qui tient dans ses bras l'enfant sauveur et médiateur (Durry, Nerval, 1956, p. 138).
B. − P. ext. Celui qui sauve, qui tire quelqu'un d'un danger, d'un grave péril. Sauveur de la patrie. Gaudissart, qui croyait devoir la vie au juge d'instruction, nourrissait un profond désespoir de ne pouvoir porter à son sauveur qu'une stérile reconnaissance (Balzac, C. Birotteau, 1837, p. 154).Pétain ne rougissait pas de féliciter des Français d'avoir endossé l'uniforme allemand en même temps qu'il rendait hommage à Hitler, sauveur de l'Europe et de la civilisation (Procès Pétain, t. 1, 1945, p. 27).
Prononc. et Orth.: [sovœ:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1ertiers xiies. [et non 1050] salvaire c. suj. « Jésus-Christ » (Sponsus, 13 ds Foerster-Koschwitz 1921, col. 93); ca 1140 salveür c. rég. (Geoffroi Gaimar, Hist. des Anglais, éd. A. Bell, 949); 1remoit. xiies. salvedur c. rég. « Dieu » (Psautier Oxford, éd. F. Michel, 34, 10); 1585 adj. (N. Du Fail, Contes d'Eutrapel, éd. J. Assézat, t. 2, p. 333: ton Roy [Dieu] [...] juste, sauveur et humble); 1656-59 (Bossuet, Sermons, Entretien pour la fête de la Visitation ds Rob., s.v. humilier: un Dieu sauveur); 2. a) 1555 subst. « celui qui sauve » (Ronsard, Hymnes ds Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 8, p. 220, 242: Hercule [...] chasse-mal, et sauveur); 1555 adj. (Id., ibid., p. 83, 220: Jupiter sauveur); b) 1779 adj. « qui sauve, qui guérit » (Lemierre, Fastes, éd. 1810, p. 79: des feux sauveurs). Du lat. chrét. salvator « sauveur (en parlant de Dieu, du Christ) », dér. de salvare (sauver*). Fréq. abs. littér.: 911. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 490, b) 1 428; xxes.: a) 1 625, b) 859. Bbg. Dub. Pol. 1962, p. 416.

Wiktionnaire

Adjectif - français

sauveur \so.vœʁ\

  1. Qui sauve.
    • Apollon, dieu sauveur.

Nom commun - français

sauveur \so.vœʁ\ masculin (pour une femme, on dit salvatrice voire sauveuse)

  1. Celui qui sauve ; libérateur.
    • Mais quand tout fut fini, les magnats accoururent des quatre coins de la Pologne, en qualité de sauveurs de la patrie. Les sauveurs sont la plaie des révolutions populaires. — (François-Vincent Raspail, De la Pologne — Les deux insurrections, 1839)
    • Il n’est pas de sauveurs suprêmes :
      Ni Dieu, ni César, ni Tribun.
      Producteurs, sauvons-nous nous-mêmes ;
      Décrétons le salut commun !
      — (Eugène Pottier, L’Internationale, 1871 & 1888)
    • Aussi ce petit enfant fut-il nommé Jésus, qui voulait dire, dans la langue des Juifs, sauveur des hommes. — (Alphonse Esquiros, L’évangile du peuple, 1849)
  2. (Christianisme) Jésus-Christ. — Note : Il s’écrit alors avec une majuscule.
    • En effet, la façon dont le Sauveur s’y prend pour divulguer les grâces réservées à Lourdes est stupéfiante. Afin de les épandre, il ne se borne plus à faire célébrer ses miracles par une propagande toute orale ; non, […] Il en vient aussitôt aux grands moyens. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
    • […]; et les grand-mères au tricot ou au rouet d'ajouter de ferventes oraisons à leurs prières habituelles : « Seigneur, seigneur, mon Dieu ne nous enlevez pas nos tenderies, par J.-C. notre Sauveur. » — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

SAUVEUR. n. m.
Celui qui sauve libérateur. Joseph fut appelé le sauveur de l'Égypte. Ce héros fut le sauveur de son pays. Ce médecin a été mon sauveur. Il se dit, par excellence, de Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST et s'écrit alors avec une majuscule. La Madeleine se jeta aux pieds du Sauveur. Le Sauveur du monde. Le Sauveur de nos âmes. JÉSUS-CHRIST notre Sauveur. Il s'emploie aussi adjectivement. Apollon, dieu sauveur.

Littré (1872-1877)

SAUVEUR (sô-veur) s. m.
  • 1Celui qui sauve. Qu'il soit à d'autres yeux le sauveur de l'empire, Voltaire, Irène, III, 5. Entendre un peuple entier vous nommer ses sauveurs, Delavigne, Vêpres sicil. IV, 4.

    Il se dit aussi des choses. Ce remède a été mon sauveur.

    Adj. Un dieu sauveur.

  • 2 Terme de marine. Se dit de ceux qui ont sauvé ou repêché des marchandises.
  • 3 Par excellence, le Sauveur [avec une majuscule], Jésus-Christ. Nous l'avons ouï nous-mêmes, et nous savons qu'il est vraiment le Sauveur du monde, Sacy, Bible, Évang. St Jean, IV, 42. Sauveur, père, sacrificateur, hostie, nourriture, roi, sage, législateur, affligé, pauvre, Pascal, Pens. XVIII, 15, édit. HAVET. Elle a aimé en mourant le Sauveur Jésus ; les bras lui ont manqué plutôt que l'ardeur d'embrasser la croix, Bossuet, Duch. d'Orl. Voici donc le Sauveur du monde entre les mains d'un traître, Massillon, Carême, Passion.

    Il se dit quelquefois en forme d'exclamation pieuse. Ah ! Sauveur ! quel coup de tonnerre ! je n'ai pas une goutte de sang dans les veines, Genlis, Théât. d'éduc, la Curieuse, V, 6.

HISTORIQUE

XIIe s. La meie aneme [mon âme] s'esleecerat [se réjouira] el Seignur, e deliterad sur sun salvedur, Liber psalm. p. 43. Benoiz soies, salverres de Israel qui…, Machab. I, 4.

XIIIe s. Seigneur, or escoutés que Diex vous a promis ; Ce dist li vrais sauveres, qui en la crois fu mis, Si fil le vengeroient as brans d'acier fourbis, Ch. d'Ant. II, 495.

XVe s. Et furent les rues parées comme à la Saint-Sauveur [à la fête du Saint Sacrement], Du Cange, sacrum.

XVIe s. Ô vrai sauveur, Marot, IV, 235.

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Étymologie de « sauveur »

Bourg. sauveu ; provenç. salvaire, salvador ; espagn. et portug. salvador ; ital. salvatore ; du lat. salvatorem, de salvare, sauver. Le français salvere et le provenç. salvaire sont le nominatif, du latin salvátor ; salveor et salvador sont le régime, de salvatórem.

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Du latin salvatorem, accusatif de salvator.
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Phonétique du mot « sauveur »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
sauveur sovœr

Fréquence d'apparition du mot « sauveur » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « sauveur »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « sauveur »

  • Je pourrais noyer le poisson, m’en tirer par des clichés, et vous servir tout à trac l’épopée du Sauveur, des martyrs et tutti quanti.
    Yann Queffélec — Le Charme noir
  • Dans les ennuis, les tracas, l'homme est seul. Une fois que l'on est dedans, on doit s'en sortir par soi-même, pas de sauveur pour s'occuper de ces vétilles.
    Gao Xingjian — La montagne de l'âme
  • Celui qui se présente en sauveur pourrait bien être crucifié.
    J. Collins — Proverbes espagnols
  • Gare St sauveur 17 Boulevard Jean-Baptiste Lebas, 59800 Lille Lille Lille-Centre Nord
    Unidivers — Exposition Les usages du monde Gare St sauveur Lille mercredi 9 septembre 2020
  • Danton est, avec Robespierre, l’une des figures les plus connues de la Révolution française. Comment l’avocat de province est-il devenu ministre de la Justice ? Comment cet orateur magnifique, au physique disgracieux, est-il resté dans les esprits comme le "sauveur de la Révolution" avant d’être finalement guillotiné ? Retour sur ce parcours hors-norme avec Hervé Leuwers, historien spécialiste de la Révolution française.
    Geo.fr — Qui était Danton, le sauveur de la révolution ? - Geo.fr
  • Il y a, dans les écrits du docteur Tillotson, un argument contre la présence réelle, aussi précis, aussi solide, & aussi bien exprimé, qu’on en puisse imaginer contre une doctrine qui mérite si peu d’être sérieusement réfutée. On convient universellement, dit ce docte prélat, que l’autorité, tant de l’écriture que de la tradition, ne repose que sur le témoignage des apôtres, qui furent témoins oculaires des miracles par lesquels notre sauveur prouva sa mission divine. L’évidence de la vérité de la religion chrétienne est donc moindre que l’évidence de la fidélité de nos sens : elle n’étoit pas plus grande dans les premiers auteurs de notre religion, & il est manifeste qu’elle a dû diminuer en passant d’eux à leurs disciples : de sorte que nous ne pouvons jamais être aussi certains de la vérité de leur témoignage, que nous le sommes des objets immédiats de nos sens. Or, une moindre évidence ne sauroit détruire une évidence supérieure : donc, quand même la doctrine de la présence réelle seroit clairement révélée dans l’écriture, on ne pourroit pourtant la recevoir, sans choquer les loix les plus saines du raisonnement, car, d’un côté, elle est en contradiction avec les sens, & de l’autre, les fondemens qu’on lui donne, l’écriture & la tradition, ont moins d’évidence, que ces mêmes sens, tant qu’on ne les considere que comme preuves externes, & quelles ne sont point adressées au cœur par l’opération immédiate du Saint-Esprit.Rien ne vaut mieux qu’un argument décisif de cette nature, pour fermer la bouche à la stupide bigoterie & à la superstition orgueilleuse, & pour nous délivrer de leur ridicule empire. Je me flatte d’avoir découvert un argument semblable, qui, s’il est juste, fera pour le savant & pour le sage, un boulevard éternel contre toute sorte d’illusions superstitieuses : & son utilité, par conséquent, s’étendra aussi loin que la durée du monde ; car, je présume que l’histoire profane ne cessera qu’alors de nous raconter des miracles & des prodiges.
    David Hume — Essais philosophiques sur l’entendement humain.

Traductions du mot « sauveur »

Langue Traduction
Anglais saviour
Espagnol salvador
Italien salvatore
Allemand retter
Chinois 救主
Arabe المنقذ
Portugais salvador
Russe спаситель
Japonais 救世主
Basque salbatzaile
Corse salvadore
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Synonymes de « sauveur »

Source : synonymes de sauveur sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « sauveur »

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Sauveur

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