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Rêver

Définitions de « rêver »

Trésor de la Langue Française informatisé

RÊVER, verbe

I. − Empl. intrans.
A. − [Pendant le sommeil] Faire un rêve, un songe. Rêver toute la nuit, tout haut. J'étais endormi et (...) je rêvais. Un beau rêve: j'étais sur le bord de la mer sur de hautes falaises, dans une grotte tapissée de varech et de fucus (Flaub.,Corresp., 1846, p. 334).Rêver est vital pour l'homme. Les expériences de privation de rêve n'ont jamais pu être prolongées bien longtemps (M.-A. Descamps, La Maîtrise des rêves, 1983, p. 51).
Expr. [Pour souligner le caractère irréel de qqc.] J'avais peur de rêver; je rêve! Quelles sont vos conditions? Combien exigez-vous? Je crus rêver: les rôles étaient intervertis (Reybaud,J. Paturot, 1842, p. 421).Ah! à propos, Albertine, est-ce que je rêve, est-ce que vous ne m'avez pas dit que vous connaissiez Gilberte Swann? (Proust,Prisonn., 1922, p. 23).
B. − [Pendant la veille] Laisser aller sa pensée au gré des associations d'idées, des sentiments, des souvenirs.
1. [À propos d'une rêverie vague et agréable] Cet hiver nous vivrons doucement au coin du feu, nous rêverons, nous imaginerons, nous désirerons (J.-J. Ampère, Corresp., 1820, p. 182).Le romantique a la nostalgie, comme Hamlet; il cherche ce qu'il n'a pas, et jusque par delà les nuages; il rêve, il vit dans les songes (Sainte-Beuve,Caus. lundi, t. 15, 1858, p. 371).
Rêver creux. Synon. rêvasser.Je vous demande la continuation de vos sages avis sur la place. Cela m'empêchera de déraisonner quand je rêve creux (Stendhal,Corresp., t. 2, 1818, p. 72).
Rêver éveillé. Je n'ai jamais pu dormir dans un train, mais quand j'étais jeune, le train me berçait. Quelle fourmillante insomnie! Je rêvais éveillé, surtout lorsque Venise était le but du voyage (Mauriac,Bloc-Notes, 1958, p. 182).
Qqc. fait rêver.Une gravure représentant une vue de Quillebœuf, et une autre une vue de l'abbaye de Granville! Cela m'a fait bien rêver (Flaub.,Corresp., 1850, p. 171).
P. métaph. La lune rêve. Partout, le silence. Un vaisseau français le Duguay-Trouin, rêve immobile sur la lagune (Noailles,Domination, 1905, p. 120).
Qqn rêve devant qqc.Rêver devant un lac, la mer, un paysage, un portrait. Si l'on va jusqu'au bout [du petit cimetière à Alger], c'est la vallée que l'on découvre avec la baie au fond. On peut longtemps rêver devant cette offrande qui soupire avec la mer (Camus,Env. et endr., 1937, p. 102).
2. [À propos d'une ouverture de l'imagination sur l'avenir] Bientôt la nuit tombe; les lampes s'éteignent. On ne dort pas, mais on rêve. Demain la France. J'imagine ma maison de Neuilly, les arbres du Bois (Maurois,Journal, 1946, p. 286).
C. − Méditer à loisir. Synon. songer.Lamartine rêve cinq minutes et il écrit une heure (Renard,Journal, 1900, p. 585).Devant une flamme, dès qu'on rêve, ce que l'on perçoit n'est rien au regard de ce qu'on imagine (...). On rêve deux fois quand on rêve en compagnie de sa chandelle. La méditation devant une flamme devient, suivant l'expression de Paracelse, une exaltation des deux mondes (Bachelard,La Flamme d'une chandelle, 1961, p. 1 et 26).
Loc. verb. On peut rêver; cela fait bien rêver. Cela laisse perplexe, songeur. C'est une comédie que toute sa conduite [du chevalier de Gremonville, ambassadeur de Louis XIV] à Vienne (...) J'avoue (...) que tout cela fait bien rêver (Sainte-Beuve,Portr. contemp., t. 5, 1846, p. 248).M. de La Fayette détestait la ville. Il n'aimait que la solitude et sa femme. Trente ans, il vécut loin d'elle en Auvergne (...) Il n'a pas gêné sa femme; il lui écrivait, et il l'aimait toujours. Là-dessus, on peut rêver (Chardonne,Attach., 1943, p. 105).
D. − Vieilli. Délirer. Voilà le transport qui lui vient, il commence à rêver (Ac.).
P. ext. Dire des choses extravagantes, déraisonnables. Synon. divaguer.Vous rêvez quand vous dites telle chose. Vous n'êtes pas en votre bon sens, vous rêvez. C'est un vieux radoteur, il ne fait plus que rêver (Ac.).
II. − Empl. trans.
A. − [Pendant le sommeil] Voir en rêve.
1. Qqn rêve qqn, qqc.Chaque nuit pourtant, il la rêvait; c'était toujours le même rêve: il s'approchait d'elle; mais, quand il venait à l'étreindre, elle tombait en pourriture dans ses bras (Flaub.,MmeBovary, t. 2, 1857, p. 204).Jung est mort paisiblement dans sa maison de Küsnacht, tout près de Zurich (...). Plusieurs de ses amis ont rêvé l'événement avant que la nouvelle ne se soit répandue (E. Perrot,Les Rêves et la vie, 1979, p. 41).
2. Qqn rêve à, de qqn, à, de qqc.Chaque nuit (ou presque), je rêve d'elle (...) Et toujours (...) je vois se dresser entre elle et moi quelque obstacle (Gide,Journal, 1942, p. 132).Quand le Pharaon rêve (...) aux vaches maigres ou grasses, aux épis lourds et desséchés, on appelle Joseph qui, non content d'interpréter l'avenir, élabore un plan de secours (Sc. et vie, mars 1983, p. 76):
1. On soupa sans boire (...) et l'on dormit, faute de mieux. Paganel rêva de torrents, de cascades, de rivières, de fleuves, d'étangs, de ruisseaux, voire même de carafes pleines, en un mot, de tout ce qui contient habituellement une eau potable. Verne, Enf. cap. Grant, t. 1, 1868, p. 164.
Rêver aux anges. [En parlant d'un très jeune enfant qui, les yeux fermés, ébauche un sourire] Il reste l'enfant. La goutte du fond lui est réservée. On attend qu'il rêve aux anges, et la perle liquide roule sur son sourire (Pesquidoux,Livre raison, 1925, p. 21).
Rem. ,,Malgré la tradition puriste, rêver, au sens propre, se construit le plus souvent avec à dans la langue actuelle: J'ai rêvé à vous cette nuit. On peut admettre que j'ai rêvé de vous est plus élégant, mais il paraît difficile de considérer rêver à comme franchement incorrect`` (Dupré 1972, p. 2286).
3. Qqn rêve que + verbe à l'ind.Ce matin, de deux à trois heures, je me suis réveillée avec un cauchemar. Je rêvais que vous étiez malade (E. de Guérin,Lettres, 1846, p. 492).Quand je rêve que je vole ou que je tombe, le sens entier de ce rêve est contenu dans ce vol ou dans cette chute (Merleau-Ponty,Phénoménol. perception, 1945, p. 329).
B. − [Dans l'état de veille]
1. Laisser emporter son imagination dans un univers mythique, poétique, dégagé des contingences du réel.
Qqn rêve qqn (rare), de qqn.Quand je rêvais ma sylphide, je me donnais toutes les perfections pour lui plaire (Chateaubr.,Mém., t. 3, 1848, p. 309).J'ai tant rêvé de toi que mes bras habitués, en étreignant ton ombre, à se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas au contour de ton corps, peut-être (R. Desnos,Corps et biens, Paris, Gallimard, 1983 [1930], p. 29):
2. Michaël ne perdait pas à la complicité nocturne [des trois enfants]. On l'y rêvait, l'y exaltait, l'y fabriquait de toutes pièces. Lorsqu'on le retrouvait ensuite, il ne se doutait guère qu'il bénéficiait d'un enchantement semblable à celui de Titania sur les dormeurs du Midsummer Night's Dream. Cocteau,Enfants, 1929, p. 121.
Qqn rêve qqc.Je rêve pour vous un joli petit hôtel entre cour et jardin (...) un palais de fée dont vous seriez la reine et où je passerais ma vie à vos genoux (Ponson du Terr.,Rocambole, t. 1, 1859, p. 353).Je rêvais croisades, voyages de découvertes dont on n'a pas de relations, républiques sans histoires (...): je croyais à tous les enchantements (Rimbaud,Saison enfer, 1873, p. 228).
Rêver sa vie. Admets que tu partes dans l'état où tu es en ce moment: tu risques de crever comme une bulle, tu auras rêvé ta vie trente-cinq ans et puis un beau jour une grenade fera éclater tes rêves, tu mourras sans t'être réveillé. Tu as été un fonctionnaire abstrait, tu seras un héros dérisoire (Sartre,Âge de raison, 1945, p. 124).
Qqn rêve que + verbe à l'ind., rêve de + inf.Auprès d'elle, en elle [la musique], on rêve qu'on est un autre, qu'on aurait pu avoir une vie meilleure, qu'on est un grand artiste. Quand j'étais jeune, je rêvais que j'étais un grand virtuose terminant sous les ovations le concert que je rêvais de donner (G. Suarès,Vladimir Jankélévitch, Lyon, La Manufacture, 1986, p. 66).
Empl. pronom. réfl. [Avec un attribut de l'obj.] Il se rêvait prince Charmant, pauvre gosse, et riche, et puissant (Colette,Vagab., 1910, p. 28).[Indir.] Supposons que je me sois rêvé une nombreuse lignée! (Sand,Villemer, 1861, p. 138).
Qqn rêve à qqc. (vieilli).Loc. pop. Rêver à la moutarde (Hautel t. 2 1808). Avoir l'air de penser à quelque chose et ne penser à rien. Synon. rêver à la Suisse (Ac. 1798, 1835).
Qqn rêve de qqc.Rêver de châteaux en Espagne, d'îles lointaines. Pendant tout l'après-midi, il rêva de billets doux, d'enlèvements, d'audacieuses déclarations (Aymé,Brûlebois, 1926, p. 59).
Qqn rêve sur qqn, qqc.On rêve sur un poème comme on rêve sur un être (Éluard,Donner, 1939, p. 81).
2. Échafauder un projet qui semble réalisable.
Qqn rêve qqc.Michel rêvait la fédération suisse appliquée à toute l'Europe (Balzac,Secrets Cadignan, 1839, p. 326).Il eut un moment la pensée (...) de l'étendre raide morte d'un coup de ce poignard (...). Mais (...) Sir Williams rêvait une vengeance plus splendide qu'une mort subite (Ponson du Terr.,Rocambole, t. 3, 1859, p. 341).
Qqn rêve à qqc.Rêver au mariage, à la paix, à la réussite. Le commissionnaire savoyard (...) rêve au petit champ de seigle, au maigre pâturage qu'au retour il achètera dans sa montagne (Michelet,Peuple, 1846, p. 58).Car nous tous, Français et Françaises (...), n'avions jamais cessé de rêver à la libération de Paris, de travailler à ce qu'elle s'accomplît non seulement dans la joie de nos cœurs, mais aussi par la force de nos armes (De Gaulle,Mém. guerre, 1959, p. 462).
3. Désirer ardemment, aspirer à.
Qqn rêve qqc.Rêver mariage. Qui a château rêve chaumière, qui a chaumière rêve palais (Bachelard,Poét. espace, 1957, p. 70).
Qqn rêve à, de qqc.Rêver au printemps, au retour de qqn, aux vacances; rêver de bals, de bijoux, de liberté, de Paris. Les voyageurs rêvaient à des citernes, les chasseurs à leurs forêts, les vétérans à des batailles (Flaub.,Salammbô, t. 2, 1863, p. 127).
Qqn rêve de + inf.Rêver de partir, de voyager. Toute petite je rêvais de courir les chemins, les pieds nus dans la poussière, demandant l'aumône, vivant en bohémienne. On m'a dit que ma mère était fille d'un chef de tribu, en Afrique; j'ai souvent songé à elle (Zola,Th. Raquin, 1867, p. 38).
Qqn rêve que + verbe à l'ind.[Michel] rêva un moment qu'il tenait un magasin de chaussures. C'était une ambition qui le hantait depuis son enfance (Aymé,Uranus, 1948, p. 188).
Ne rêver que + subst.Une âme aventureuse et folle qui ne rêvait que batailles, courses dans les pampas (A. Daudet,Tartarin de T., 1872, p. 14).Il ne rêve qu'à ça. Lui aussi il joue au football. Il ne rêve qu'à ça. C'est mon petit-fils, il a quatorze ans (Montherl.,Olymp., 1924, p. 371).Expr. ,,Ne rêver que plaies et bosses. Se dit de quelqu'un qui est batailleur, qui aime les querelles, les procès, etc.`` (Ac. 1935).
C. − Vieilli. Penser, réfléchir à. Synon. songer.Cette affaire est de grande conséquence, il faut y rêver. J'ai rêvé longtemps sur cette affaire, à cette affaire (Ac.1798).Sous le règne d'Élisabeth, à l'époque même où Shakespeare rêvait à son Shylock (Verne,Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 62):
3. Louis XV pensait qu'il fallait changer l'esprit de la nation, et causait sur les moyens d'opérer ce grand effet avec M. Bertin (...), lequel demanda gravement du temps pour y rêver. Le résultat de son rêve, c'est-à-dire de ses réflexions, fut qu'il serait à souhaiter que la nation fût animée de l'esprit qui règne à la Chine. Chamfort,Caract. et anecd., 1794, p. 112.
REM. 1.
Rêvant, -ante, part. prés. en empl. adj.Qui fait rêver. Avez-vous jamais dormi (...) dans un champ d'orangers fleuris? L'air (...) nous enivre, nous alanguit, nous verse une torpeur somnolente et rêvante (Maupass.,Contes et nouv., t. 2, En voy., 1883, p. 326).
2.
Rêvailler, verbe intrans.Rêvasser. Mon paresseux d'esprit, qui aime mieux rêvailler que travailler (E. de Guérin,Journal, 1840, p. 320).
3.
Rêve-creux, subst. masc.Synon. de songe-creux.Il ne faut pas rire; je suis un rêve-creux, moi et (...) j'ai songé que je couvais quelque maladie (L.-B. Picard, Théâtre, t. 8, Charlatans, 1821, p. 390).
4.
Rêver, subst. masc.,vieilli. Rêve, rêverie. Le caractère le plus remarquable de ce morceau (...) c'est peut-être qu'il (...) laisse chacun rêver à son gré sur l'état d'âme définitif que cela suppose. Le rêver est bien, en effet, ce que Rousseau préfère à tout et ce que le plus volontiers il suggère (Sainte-Beuve,Caus. lundi, t. 15, 1861, p. 232).
Prononc. et Orth.: [ʀ εve], [ʀe-], (il) rêve [ʀ ε:v]. Ac. 1694, 1718: resver; dep. 1740: rê-. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1130 resver « délirer à cause d'une maladie » (Lapidaires anglo-normands, éd. P. Studer et J. Evans, V, 1312, p. 246); b) ca 1240 reever « radoter » (Matthieu Paris, L'Histoire de Saint Edouard Le Roi, éd. K. Y. Wallace, 3786); c) 1538 faire resver « induire en erreur » (Est., s.v. incutere); d) 1552 resver « être perdu, absorbé dans des pensées vagues » (Ronsard, Les Amours, CXII ds Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 4, p. 110: J'iray toujours et resvant et songeant); e) déb. xviies. resver à « penser à » (D'Aubigné, Confession du sieur de Sancy ds Œuvres, éd. E. Réaume et De Caussade, t. 2, p. 368); ca 1620 resver « réfléchir » (Id., Lettres de poincts de science, t. 1, p. 436); f) déb. xviies. resver « imaginer, voir comme dans un rêve » (Id., Confession du sieur de Sancy, t. 2, p. 293); g) 1606 resver « désirer quelque chose ardemment » (Régnier, Satyre IX, 181 ds Œuvres, éd. G. Raibaud, p. 103); h) 1640 « voir en rêve » (Corneille, Polyeucte, I, 1); 1649 « faire des rêves en dormant » (Descartes, Traité des Passions ds Rom. Forsch. t. 86, p. 490); 2. a) 1269-78 resver « vagabonder, errer pour son plaisir, faire une promenade » (Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 7709); b) en partic. 1491 raver « se promener déguisé pendant le carnaval » (J. Aubrion, Journ. ds Gdf.). Mot d'orig. incertaine, peut-être dér. d'un verbe non att. *esver « vagabonder » (d'où aussi desver « perdre le sens », v. endêver; v. aussi Guir. Lex. fr. Étymol. obsc. qui propose de rattacher le mot à *reexvadare, dér. du lat. evadere « sortir, s'échapper de »). Vers la fin du xviies., rêver tend à supplanter songer au sens de « faire des rêves en dormant » (d'où aussi l'apparition de rêve avec le développement sém. qu'a pris le verbe à cette époque). Voir A. Greive, bbg. infra. Fréq. abs. littér.: 6 367. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 6 656, b) 11 795; xxes.: a) 10 029, b) 9 043.
DÉR.
Rêvoir, subst. masc.Lieu propre au rêve. Chaque soir (...) J'allais le long d'un quai bien nommé mon rêvoir (Laforgue,Poés., 1887, p. 58). [ʀ εvwa:ʀ]. 1reattest. 1546 resvoir « lieu où l'on peut rêver » (Rabelais, Tiers Livre, XV, éd. M. A. Screech, p. 119, 65); mot de formation comique, dér. de rêver, suff. -oir* sur le modèle de dortoir*.
BBG.Alessio (G.). Saggio di etimologie francesi. R. Ling. rom. 1950, t. 17, pp. 174-175. − Bugge (S.). Étymol. rom. Romania. 1875, t. 4, pp. 364-365. − Cohn (G.). Rêver... In: [Mél. Tobler (A.)]. Halle, 1895, pp. 269-288. − Corréard (G.). Contribution à l'étymol. de rêver et desver. Trav. de l'Inst. de Ling. de Paris. 1958, t. 3, pp. 95-135. − Greive (A.). Rêver, songer, penser im Frz. Rom. Forsch. 1973, t. 85, n o4, pp. 486-500. − Jud (J.). Rêver et desver. Romania. 1936, t. 62, pp. 145-157. − Kress (N.). L'Évol. sém. de rêver et songer jusqu'à la fin du 17es. Thèse, Strasbourg, 1970, pp. 102-134, 177-239. − Loriot (R.). Réderie, topon. pic. et la fam. étymol. de rêver. Romania. 1947, t. 69, pp. 463-495. − Nigra (C.). Note etimologiche e lexicali. Z. rom. Philol. 1904, t. 28, p. 647. − Staaf (E.). Desver et rêver, essai d'étymol. In: [Mél. Geiger (P. A.)]. Uppsala, 1901, pp. 251-264.

Wiktionnaire

Verbe - français

rêver \ʁe.ve\ ou \ʁɛ.ve\ intransitif et transitif : 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se rêver)

  1. Faire des rêves en dormant. — Note : S’emploie absolument et intransitivement, ou transitivement en parlant de l’objet même du rêve.
    • Rêvé-je ? Est-ce que je sommeille ? Ai-je l’esprit troublé par des transports puissants ?
      Ne sens-je pas bien que je veille ?
      Ne suis-je pas dans mon bon sens ?
      — (Molière, Amphitryon, acte I, scène II)
    • Et, allongé sur un lit d’ordures humides, un cochon tout rose, assoupi, grognait en rêvant. — (Octave Mirbeau, La Bonne, dans Lettres de ma chaumière, 1885)
    • Je n’ai fait que rêver toute la nuit.
    • Rêver de combats, de naufrages, etc.
    • J’ai rêvé une chute, un incendie.
    • J’ai rêvé que…
  2. (Désuet) Être en délire, délirer.
    • La fièvre monte, il commence à rêver.
  3. (Par extension) Dire des choses déraisonnables, extravagantes.
    • Vous rêvez, quand vous dites telle chose.
    • Rêvez-vous de faire cette demande, cette proposition ?
    • Vous n’êtes pas en votre bon sens, vous rêvez.
  4. Être distrait, laisser aller son imagination sur des choses vagues, sans aucun objet fixe et certain.
    • Il rêve toujours sans répondre à ce qu’on lui dit.
    • Il ne vous écoute pas, il ne fait que rêver.
    • Il est resté toute la soirée à rêver.
  5. Laisser aller librement son imagination, ses pensées.
    • Lorsqu’un seul homme rêve, ce n’est qu’un rêve, mais si beaucoup d’hommes rêvent ensemble, c’est le début d’une nouvelle réalité. — (Friedensreich Hundertwasser)
  6. Se réfugier dans ses souvenirs, dans son fantasme, dans son imagination, dans ses projets.
    • Lorsqu’il est fatigué de rêver à Marion et au bonheur qui sera le leur, il songe à ceux qui, au cours de ces dernières années, l’ont aidé. — (Charles Exbrayat, Les Bonheurs courts, tome 1 : La Lumière du matin, éditions Albin Michel, 1981)
    • Pauvre soldat, rêve, rêve, car demain peut-être, la mort impitoyable te prendra… Rêve à ces beaux jours passés pendant que l’on s'entretue…
      Rêve, c’est tout ce qui te reste, à toi qui as tout perdu, famille, bonheur…
      Pauvre soldat, toi qu’on appelle héros et qui souffre…
      Rêve Petit Soldat…
      — (Correspondance d’Eugène Defat, 25 décembre 1917, in Louise Monaux et Bruno Deblander, 14-18, Apocalypse en Belgique – Récits de patriotes, Éditions Racine, 2013, page 97)
  7. Espérer, désirer.
    • Avec ça, je m’exhibe dans les boîtes de nuit et les grands restaurants la plus superbe poule qui se puisse rêver, ma dactylo, Suzanne, une enfant de dix-huit ans, fraîche, brune, émoustillante en diable, avec des yeux spirituels, dans une frimousse d’ingénue. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 180)
    • Même s’ils en font rêver plus d’un, tout le monde n’investit pas des tracteurs high-tech. À tous ceux qui recherchent la simplicité et l’efficacité avant tout, cet essai est fait pour vous. — (« Essais de tracteurs : John Deere 6195 M contre 7810 : le choc des générations », le 8 novembre 2017, sur le site de La France agricole (www.lafranceagricole.fr))
  8. (Vieilli) Penser, méditer profondément sur quelque chose.
    • On vous demande la solution de tel problème, prenez du temps pour y rêver.
    • Cela donne à rêver.
    • J’ai rêvé longtemps sur cette affaire, à cette affaire.
  9. (Transitif) S’absorber dans un désir.
    • Loin du danger, il ne rêve qu’exploits héroïques, entreprises surhumaines et gigantesques ; mais, quand vient le péril, son imagination trop vive lui représente la douleur des blessures, le visage camard de la mort, et le cœur lui manque. — (Théophile Gautier, Le capitaine Fracasse, volume 1, Charpentier, 1871, page 270)
    • Il ne rêve que fortune.
    • Il rêve des grandeurs, des dignités auxquelles il ne parviendra pas.
    • Il rêvait la tiare, un chapeau de cardinal.
  10. (Pronominal) S’imaginer être.
    • Une faiblesse, cependant : son ambition démesurée, qui tourne à la mégalomanie. Il se rêve à la Chambre, au gouvernement. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 208)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

RÊVER. v. intr.
Faire des rêves en dormant. Je n'ai fait que rêver toute la nuit. Rêver de combats, de naufrages, etc. Fam., Cet homme rêve tout éveillé, il rêve les yeux ouverts, Son imagination crée des chimères, des fantômes. Je crois rêver, il me semble que je rêve se dit pour exprimer une Vive surprise.

RÊVER s'emploie aussi transitivement en ce sens. J'ai rêvé telle chose. Voilà ce que j'ai rêvé. J'ai rêvé une chute, un incendie. J'ai rêvé que... Fam., Vous avez rêvé cela se dit à une personne qui rapporte, qui raconte des choses que l'on se refuse à croire.

RÊVER, intransitif, signifie encore Être en délire. La fièvre monte, il commence à rêver. Il vieillit en ce sens; on dit plutôt Délirer. Il signifie, par extension, Dire des choses déraisonnables, extravagantes. Vous rêvez, quand vous dites telle chose. Rêvez-vous de faire cette demande, cette proposition? Vous n'êtes pas en votre bon sens, vous rêvez. Il signifie encore Être distrait, laisser aller son imagination sur des choses vagues, sans aucun objet fixe et certain. Il rêve toujours sans répondre à ce qu'on lui dit. Il ne vous écoute pas, il ne fait que rêver. Il est resté toute la soirée à rêver. À quoi rêvez-vous? Il signifie également Penser, méditer profondément sur quelque chose. On vous demande la solution de tel problème, prenez du temps pour y rêver. Cela donne à rêver. J'ai rêvé longtemps sur cette affaire, à cette affaire. Il signifie aussi, transitivement, S'absorber dans un désir. Il ne rêve que fortune. Il rêve des grandeurs, des dignités auxquelles il ne parviendra pas. Il rêvait la tiare, un chapeau de cardinal. Il ne rêve que plaies et bosses se dit de Quelqu'un qui est batailleur, qui aime les querelles, les procès, etc.

Littré (1872-1877)

RÊVER (rê-vé) v. n.
  • 1Faire des rêves en dormant. Si nous rêvions toutes les nuits que nous sommes poursuivis par des ennemis et agités par ces fantômes pénibles, Pascal, Pens. III, 14, éd. HAVET. Tel peut-être veille comme un sot et rêve comme un homme d'esprit, Diderot, Salon de 1767, Œuv. t. XIV, p. 257, dans POUGENS.

    Familièrement. Cet homme rêve tout éveillé, rêve les yeux ouverts, son imagination enfante des chimères. Si elle [l'âme] était née avec des idées métaphysiques, comme l'ont dit tant d'écrivains qui rêvaient les yeux ouverts, Voltaire, Dict. phil. Somnambules. Ce sont des hommes qui rêvent éveillés, et qui sont fort surpris, lorsqu'on ne rêve pas comme eux, Condillac, Art de raison. IV, 2.

    Il me semble que je rêve, je crois rêver… se dit pour exprimer qu'on croit être dans un rêve, non dans la réalité, quand… Il me semble que je rêve quand j'entends…, Pascal, Prov. V. Je crois rêver en l'écrivant, Sévigné, 364.

  • 2Avoir le délire, dans un accès de fièvre ou dans quelque autre maladie. La fièvre tierce avec des accès qui la font rêver [Mme de la Fayette], Sévigné, 13 mai 1672. Il y a des gens qui rêvent toujours pendant la fièvre, Sévigné, 17 mai 1676.
  • 3Dire des choses déraisonnables. C'est un vieux radoteur, il ne fait que rêver. Ménechme : Nous rêvons, vous ou moi ; quoi ! vous me ferez croire Que j'ai vu votre fille ? en quel temps ? comment ? où ? - Démophon : Tout à l'heure, en ces lieux. - Ménechme : Allez, vous êtes fou, Regnard, les Ménechm. III, 8. Platon rêvait beaucoup, et on n'a pas moins rêvé depuis ; il avait songé que la nature humaine était autrefois double, et qu'en punition de ses fautes elle fut divisée en mâle et en femelle …les rêves alors donnaient une grande réputation, Voltaire, Songe de Platon.

    Rêver noir, avoir des idées tristes. Ou vous rêvez noir, ou il vous faut de la conversation, Sévigné, 86.

  • 4Penser d'une manière vague. Elles [les Muses] en sont autrefois descendues [du Parnasse], pour venir rêver aux bords du Tibre, Godeau, Disc. sur Malherbe. Qu'on rêve avec plaisir, quand notre âme blessée Autour de ce qu'elle aime est toute ramassée ! Corneille, Pulch. II, 1. Comme s'ils n'étaient juges que pour être de temps en temps assis sur les fleurs de lis, où ils vont peut-être rêver à leurs divertissements passés, Fléchier, Lamoignon. Callimaque rêvait sur ses malheurs en menant son troupeau, Fénelon, t. XIX, p. 30. Notre plaideur, qui était assez taciturne, et qui rêvait plus qu'il ne parlait, Marivaux, Pays. parv. part. 4. Virgile abandonnait les fêtes de Capoue Pour rêver sur les bords des marais de Mantoue, Bernis, Épît. V, Amour patr. L'oisiveté me suffit, et, pourvu que je ne fasse rien, j'aime encore mieux rêver éveillé qu'en songe, Rousseau, Conf. XI. Quel amoureux ennui Me rend cher ce bocage où je rêve de lui ? Chénier, Mnazile et Chloé. Rêver que je suis libre et que je suis heureuse, P. Lebrun, Marie Stuart, III, 1. Au printemps sous l'ombrage, Un jour mon cœur rêvait, Béranger, Rêverie. Revenez, revenez, ô mes tristes pensées ; Je veux rêver et non pleurer, Lamartine, Harm. IV, 10.
  • 5Être distrait. Allons, vous, vous rêvez et bayez aux corneilles ; Jour de Dieu ! je saurai vous frotter les oreilles, Molière, Tart. I, 1. Sa femme [de la Fontaine] dit qu'il rêve tellement, qu'il est quelquefois trois semaines sans croire être marié, Tallemant, Historiettes, de la Fontaine.
  • 6Penser, méditer profondément. Il [l'empereur Léopold Ier qui avait la bouche très grande et toujours ouverte] se plaignait un jour au prince de Porcie son favori, jouant aux quilles avec lui [la pluie étant survenue], de ce qu'il pleuvait dedans, le prince de Porcie (bel effort de génie !), après y avoir rêvé quelque temps, lui conseilla de la fermer, Mém. du maréchal de Gramont, t. LVII, p. 20. C'était à l'oraison funèbre de Mme de Longueville qu'elles pleuraient M. de la Rochefoucauld ; ils sont morts dans la même année ; il y avait bien à rêver sur ces deux noms, Sévigné, 419. Je vous laisse rêver sur ce grand événement [Jacques II essayant de reprendre l'Angleterre], Sévigné, 24 déc. 1688. Je me promenais dans mon jardin d'Auteuil, et rêvais en marchant à un poëme que je voulais faire contre les mauvais critiques de notre siècle, Boileau, Discours sur la satire XI. Et, sans aller rêver dans le double vallon, La colère suffit et vaut un Apollon, Boileau, ib. I. Il se mit à rêver à son projet, Hamilton, Gramm. 2. J'y étais quand il les fit [ces vers], il était dans un souper, et il ne rêva pas un moment, Montesquieu, Lett. pers. 54.

    Anciennement. Rêver à la Suisse, avoir l'air de penser à quelque chose, et ne penser à rien.

  • 7 V. a. Voir, imaginer en rêve. Si nous rêvions toutes les nuits la même chose, elle nous affecterait peut-être autant que les objets que nous voyons tous les jours, Pascal, Pens. III, 14. Un songe le fait roi, lui donne des sujets ; Il rêve des trésors, des sceptres, des palais, Delille, Imagin. I. [Que] Bien ou mal mis, Tous amis, Dans l'ivresse endormis, Nous rêvions les vendanges, Béranger, Grande orgie.

    On dit, sans article : rêver mariage, rêver mort, rêver querelle.

    Vous avez rêvé cela, se dit à quelqu'un qui raconte des choses que l'on ne croit pas. Une visite que vous avez apparemment rêvée comme tout le reste, Hamilton, Gramm. 4.

  • 8Voir par la pensée comme dans un rêve. Ils voyaient comme en songe l'univers se former à leurs yeux ; ils rêvaient les principes des choses, leurs essences, leur génération, et ils ne s'éveillaient point, Condillac, Hist. anc. III, 1. Par la pensée encor je jouirai des cieux, Je rêverai les bois, les monts, la terre et l'onde ; Et dans mes souvenirs j'habiterai le monde, Delille, Trois règnes, ch. I. Autour de ces paroles éteintes [une traduction française d'une ode de Sapho], sous les changements du temps et des idiomes, rêvez le ciel de Lesbos, l'harmonie des vers et celle de la lyre…, Villemain, Ess. sur le génie de Pindare, ch. VI, à la fin.
  • 9Méditer sur, songer à. Allons sur le chevet rêver quelque moyen, Corneille, Ment. III, 6. L'un est sans doute mieux rêvé, Mieux conduit et mieux achevé ; Mais je voudrais avoir fait l'autre, Corneille, Sur les sonnets de Job et d'Uranie. Il faudrait rêver quelque incident, Molière, Crit. 7.
  • 10Dans la langage élevé, poétique. Désirer quelque chose ardemment, avec passion. Le soldat aujourd'hui ne rêve que la guerre, Régnier, Sat. IX. Quand ils sont nés à peine, ils rêvent un empire, Chénier M. J. Tibère, III, 2. Cette carrière de gloire et d'honneur que j'avais rêvée, commence donc par l'antichambre [par les sollicitations], Scribe, le Prix de la vie, dans les Historiettes et proverbes.

REMARQUE

Rêver est suivi de la préposition de quand il s'agit de rêve : J'ai rêvé de vous cette nuit ; de la préposition à quand il s'agit de méditation : J'ai rêvé toute la nuit à cet incident.

HISTORIQUE

XIIIe s. Mais sul de cele gent Stigand L'arceveske s'en va gabant, Ki s'est turnez en une part, E dit que reeve li vieillars, Édouard le confes. V. 3783. Cuidiés que dame à cuer vaillant Aint [aime] ung garçon fol et saillant, Qui s'en ira par nuit resver, la Rose, 7776. Nous venions l'autrier de joer, Et de resver, Moi et mi compaing et mi per, Du Cange, dans le Gloss. français.

XIVe s. Comme Fouquet Hodierne fust alez avec trois compaignons charretiers esbatre et resver de nuit, Du Cange, reventare.

XVe s. Sire chevalier, vous resvez, ce me semble ; car vos raisons sont toutes contraires à cest achevement que tant desirez à avoir, Perceforest, t. V, f° 45.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

RÊVER. - HIST. XIIIe s. Ajoutez : Sire, il [un fou] n'est onques autrement ; Toudis rede il, ou cante, ou brait, Théâtre franç. au moyen âge, Paris, 1839, p. 72. (la forme reder est à ajouter dans la discussion de l'étymologie). Tel peeur [un mourant] a pour peu ne desve ; Ce dit chascun : je cuit qu'il resve ; C'est li malage qui l'argue, Gautier de Coinsy, les Miracles de la sainte Vierge, p. 435, éd. abbé Poquet.

XVIe s. Il te plaist seulement estre conveincu par l'Escriture sainte ; ce n'est pas bien fait à toy, et resves en cela bien fort, Sleidan, l'Estat de la religion et republique sous Charles V, p. 34.

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Étymologie de « rêver »

(XIIe siècle) De l’ancien français resver (« errer »), de re- et *esver (« errer ») → voir desver (« divaguer »), du gallo-romain *esvo (« vagabond »), du latin populaire *exvagus, composé de ex et de vagus (« errant »). Il avait le sens de « délirer, radoter » et a supplanté songer dans le sens de « faire des rêves en dormant ».
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Origine incertaine. Parmi les langues romanes, jusqu'à présent on ne connaît rêver que dans le français. Le P. Labbe, Ampère et Génin ont supposé une parenté entre rêver et desver (voy. ENDÊVER). On a indiqué l'anglais to rave, avoir le délire ; mais le mot anglais paraît venir du français, non le français de l'anglais ; il en est de même du flamand reven, revelen, et du moyen haut-allemand reben. Diez conjecture que rêve est une forme dialectique pour rage, et représente le latin rabies. Cette conjecture ne satisfait ni à la forme (rabies ayant déjà donné rage), ni au sens (rever signifiant essentiellement vagabonder, faire le vaurien). On satisfait mieux à l'une et à l'autre en s'adressant au danois roeuve, angl. to rove, errer, vagabonder, faire le bandit, d'où, en anglais, avoir le délire, et, en français, faire un rêve.

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Phonétique du mot « rêver »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
rêver rɛve

Fréquence d'apparition du mot « rêver » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « rêver »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « rêver »

  • Une équipe du MIT a développé un dispositif expérimental et un protocole permettant de conduire les participants à rêver d'un thème défini à l'avance. Cette application pourrait servir à améliorer la créativité...
    Science-et-vie.com — Rêves : une machine pour manipuler leur contenu se montre efficace chez 2/3 des personnes - Science & Vie
  • Au lieu de rêver ta vie, vis ton rêve !
    Anonyme — Petit livre du bonheur
  • Ma seule liberté est de rêver, alors je rêve de liberté.
    Benoît Granger
  • Aujourd’hui, le RDR et son leader ne font plus rêver et le RDR a cessé de faire rêver. Ils ont promis l’eldorado et par rapport à ce qui a été promis, le NORD n’a pas eu grand-chose et en réalité, le NORD a beaucoup perdu. Nos parents sont en train de comprendre que dans cette crise, le NORD a plus que perdu. Depuis le départ du PDCI-RDA du pouvoir, le NORD a plus que perdu. La crise a beaucoup plus pesé sur les richesses du NORD. Nous savons compter sur nos parents du NORD, nous savons compter sur les jeunes. Car, les gens du NORD ont une particularité.
    YECLO.com — PDCI : "le RDR et Ouattara ne font plus rêver le Nord" - YECLO.com
  • L'aveugle de naissance, lui, ne peut pas rêver en images par définition puisqu'il n'a jamais vu les choses. Il fait des rêves de couleur, de feux d'artifice... Les films Fantasia et Fantasia 2000, très colorés, et bien on peut se dire que c'est le rêve de l'aveugle qui n'a jamais vu. En revanche, plus on devient aveugle tard, plus on a de chance de rêver toute sa vie en images.
    RTL.fr — Les aveugles peuvent-ils rêver en images ?
  • Le rêve est le phénomène que nous n'observons que pendant son absence. Le verbe rêver n'a presque pas de présent. Je rêve, tu rêves.
    Paul Valéry — Tel quel
  • La véritable intimité est celle qui permet de rêver ensemble avec des rêves différents.
    Jacques Salomé
  • La vie est un rêve, mais rêver n'est pas vivre.
    Constantÿn Huygens — Hofwijck
  • Vous commencerez alors à rêver, Serena apparaîtra, et vous expliquera le principe de la librairie onirique ! Ce monde des rêves permet de visiter des îles du monde entier à l'aide d'un code onirique. Vous avez deux options : rêver ou partager un rêve. 
    Breakflip — Monde des rêves et Serena dans Animal Crossing, comment y accéder ? - Breakflip - Actualité, Guides et Astuces - eSport et Jeu Vidéo
  • La moitié des 18-35 ans ne parviennent pas à mettre de l'argent de côté mensuellement. 39 % ont même du mal à finir le mois sans être à découvert. Une situation génératrice d'anxiété chez 7 jeunes sur 10, qui craignent de pas parvenir à financer leurs projets de vie. Ce qui ne les empêche pas d'y rêver ! Et lorsqu'on leur demande ce qui leur tient vraiment à cœur, mariage et bébé sont loin d'être leurs priorités.
    Etude : qu'est-ce qui fait rêver les jeunes Français en 2020 ?
Voir toutes les citations du mot « rêver » →

Traductions du mot « rêver »

Langue Traduction
Anglais dream
Espagnol sueño
Italien sognare
Allemand traum
Chinois 梦想
Arabe حلم
Portugais sonhe
Russe мечта
Japonais
Basque ametsa
Corse sognu
Source : Google Translate API

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Rêver

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