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Prêtre

Variantes Singulier Pluriel
Masculin prêtre prêtres

Définitions de « prêtre »

Trésor de la Langue Française informatisé

PRÊTRE, subst. masc.

I.
A. − Celui qui est chargé d'une fonction sacrée et qui accomplit les actes essentiels d'un culte religieux. Prêtre d'Isis, d'Apollon; prêtres gaulois. Les sacrifices sanglants que les prêtres [au Pérou] offraient au soleil (Faure, Hist. art, 1912, p.238).On s'est demandé sérieusement si, sous les pharaons, les prêtres d'Isis et les constructeurs de la statue de Memnon, n'avaient pas découvert une sorte de phonographe et de haut-parleur, permettant d'enrichir leur autorité religieuse d'un prestige miraculeux (Arts et litt., 1935, p.88-6).V. druide ex. 2, fécial ex., hiérophante ex.:
1. On trouve ailleurs encore les trois états réunis [danseur, shamane et mignon], notamment à Célèbes [île d'Indonésie], où les (...) prêtres et prêtresses des Bugi, sont aussi danseurs et danseuses, et où les hommes (s'il faut en croire des ethnographes comme Matthes et Wilken) sont le plus souvent des pédérastes... Cuisinier, Danse sacrée, 1951, p.29.
HIST. DE LA RELIG. JUIVE. Les prêtres et les lévites; les prêtres de la loi; le parvis des prêtres; les chefs des prêtres.
Le grand(-)prêtre. Le chef de la caste sacerdotale dont les fonctions religieuses se doublaient de certaines attributions politiques. Le grand-prêtre des Hébreux, Aron, revêtait pour officier (...) [une] sorte d'étole à laquelle étaient agrafées les douze pierres dont chacune portait gravé le nom d'une tribu de Jacob (Metta, Pierres préc., 1960, p.7).P. métaph. Cette nouvelle religion [la patrie] jouit d'un privilège insigne, elle n'inquiète pas l'État laïque, ayant mêmes grands prêtres que lui: présidents, ministres, généraux, préfets (J.-R. Bloch, Dest. du S., 1931, p.156).
Rem. Au sens A, prêtre, en dehors des religions de l'Antiquité, est le plus souvent remplacé par un terme spécifique, selon les religions (pasteur, rabbin, bonze, lama, etc.).
B. − RELIG. CATH.
1. DR. CANON. Celui qui a reçu le sacrement de l'ordre. Le prêtre baptise, bénit, célèbre, confesse, dit la messe, officie, prêche; devenir, être ordonné, rester prêtre. Le pouvoir des prêtres de remettre les péchés, pouvoir emprunté à Dieu lui-même et dans l'exercice duquel les prêtres ne sont que l'instrument de la Trinité (Théol. cath.t.14, 11939, p.518).
Prêtre habitué*, interdit*.
Prêtre indépendant, libre. ,,Prêtre non attaché au service régulier d'une paroisse mais qui y exerce à l'occasion certaines fonctions spirituelles`` (Marcel 1938). Aumônier de l'Institution des religieuses de la mère de Dieu en 1882, prêtre libre en 1888, il n'avait pas tardé à se faire connaître comme le plus aimable, le plus discret, le plus séduisant des orateurs (Billy, Introïbo, 1939, p.50).
Rem. Le terme s'applique également aux Églises chrétiennes orthodoxes et à l'Église anglicane: J'ai vu en Angleterre des prêtres qui ont des femmes et des enfants, et ce sont de très bons prêtres (Mérimée, Théâtre Cl. Gazul, 1825, p.348).
2. Membre du clergé ayant reçu le sacrement de l'ordre (p.oppos. aux évêques et au pape, qui, eux, ont reçu la plénitude du sacerdoce). Synon. fam. curé.Prêtre régulier, séculier; prêtre missionnaire; bon, mauvais prêtre; saint prêtre; prêtre humble, misérable, savant; prêtre défroqué; aller chercher, appeler un prêtre. V. abbé ex. 17, 20, 26, 29, célébrer ex. 1, clerc ex. 5, clergé ex. 1, communion ex. 10, curé2ex. 1, évêque ex. 1, extrême-onction ex., lama2ex. 1.
a) [Suivi d'un compl. déterm. ou d'un subst. en appos.]
Prêtre de campagne. Prêtre qui exerce son ministère en milieu rural. Le moindre prêtre de campagne qui administre des paroissiens et qui a entendu la respiration d'un mourant pense comme moi. Il soignerait la misère avant de vouloir en démontrer l'excellence (Camus, Peste, 1947, p.1320).
Prêtre(-)ouvrier, prêtre au travail. Prêtre qui partage la vie des travailleurs, notamment en milieu ouvrier, afin d'évangéliser les milieux déchristianisés. V. mission B 3 ex. du Monde:
2. Le mode d'apostolat des prêtres-ouvriers constitue une initiative qu'il ne faudrait pas isoler. (...) ces prêtres veulent être un témoignage, une présence vivante de l'Église à l'intérieur même des milieux les plus déchristianisés. Philos., Relig., 1957, p.50-2.
b) HIST. DE LA RÉVOLUTION FR. Prêtre assermenté*, constitutionnel*, jureur*; prêtre insermenté*, réfractaire*.
3. Membre du clergé (p.oppos. aux laïcs). Synon. pop. et fam. curé.Se faire prêtre, célibat des prêtres. Tous les secrets des laïques, livrés par la confession aux intrigues et aux passions des prêtres (Condorcet, Esq. tabl. hist., 1794, p.124).J'ai passé treize ans de ma vie entre les mains des prêtres, je n'ai pas vu l'ombre d'un scandale; je n'ai connu que de bons prêtres (Renan, Souv. enfance, 1883, p.139).Ils abrogèrent ultérieurement les lois terroristes contre les prêtres (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p.476).V. prêtrise ex.
En appos. les messieurs prêtres V. prêtrise B ex. de Barrès.
Loc. fam., fig. Manger du prêtre. Être anticlérical. Synon. plus usuel fam. bouffer* du curé.Je l'ai connu anticlérical, mangeant du prêtre (...) mais je crois (...) qu'il s'est réconcilié avec Dieu (Zola, Paris, t.1, 1897, p.65).
4. En appos. avec valeur d'adj., gén. péj., vieilli. Qui ressemble au prêtre; qui évoque certains aspects du prêtre. On a encouragé l'esprit prêtre, on a laissé les couvents envahir la France et les sales ignorantins s'emparer de l'éducation (Sand, Corresp., t.5, 1867, p.196).Je tremble à l'idée de me trouver à côté de lui, tant il a l'air prêtre et glacial! (Vallès, J. Vingtras, Bachel., 1881, p.377).
HIST. (Restauration). (Le) parti(-)prêtre, adj. ou subst. masc. comp. V. parti C 2 b.
C. − P. anal. Personne qui voue à quelque chose ou à quelqu'un un culte quasi-religieux, qui y consacre l'essentiel de son activité et qui veut le répandre ou le glorifier. Prêtre de l'amour, de la nature. Les bons exécutants sont de mauvais prêtres de la musique, ils la gâtent en ne jouant que des fragments de sonates, par exemple (Stendhal, Journal, 1813, p.64).Les philosophes, Prêtres du beau, d'autant plus vils qu'ils sont plus grands (Hugo, Âne, 1880, p.372).Brûlebois avait l'art de s'amuser de rien. Il m'a laissé un héritage et je veux être un prêtre du farniente (Aymé, Brûlebois, 1926, p.217).V. brahmane ex. 3.
Grand prêtre. Celui qui se voue à quelque chose, à quelqu'un plus qu'un autre, qui est plus initié à. Un jour qu'il avait entendu de tels blasphèmes contre Racine (...) M. de Mussy n'y put tenir; il était hors de lui, et courant tout droit chez La Harpe comme vers le grand prêtre du goût, il se mit à lui raconter avec émotion ce qu'il venait d'entendre (Sainte-Beuve, Chateaubr., t.2, 1860, p.331).
II. − Spécialement
A. − BOT. Bonnet à/de prêtre. V. bonnet C.
B. − FORTIF. Bonnet à/de prêtre. V. bonnet C.
C. − ICHTYOL. Petit poisson au corps fusiforme, légèrement comprimé, qui vit en bancs (Atherina presbyter). Synon. capelan, trogne.Sa chair est excellente de sorte que le prêtre peut s'accommoder à tous les apprêts, même au bleu ou au court-bouillon (Ac. Gastr.1962).
REM. 1.
Prêtrerie, subst. fém.,rare. Ce qui se rapporte aux prêtres, au clergé. Ces mots-là [la morale, le bien, la vertu] sont encore des restes de prêtrerie (Renan, Drames philos., Prêtre Némi, 1885, I, 6, p.547).
2.
Prêtrisme, subst. masc.,rare. Influence des prêtres, du clergé. Déraciner le prêtrisme en France (Stendhal, H. Brulard, t.1, 1836, p.140).
Prononc. et Orth.: [pʀ εtʀ ̭]. Ac. 1694, 1718: prestre; dep. 1740: prêtre. Étymol. et Hist.1. a) Déb. du xiies. «celui qui, dans l'Église catholique, a reçu le sacrement de l'ordre» (St Brendan, éd. I. Short et Br. Merrilees, 208); 1948 prêtre-ouvrier (Paru, no42, mai, p.116 ds Quem. DDL t.22); b) 1826 parti prêtre (Delécluze, Journal, p.359); 2. 1213 «tout ministre d'un culte religieux» (Fet des Romains, éd. Flutre et Sneyders de Vogel, p.452, 1); 3. ca 1485 le grand prêtre «chef de la religion hébraïque» (Myst. du V. Testament, éd. J. de Rothschild, 26270); 4. 1549 «celui qui a voué à quelqu'un, à quelque chose un culte auquel il consacre l'essentiel de son activité et qu'il veut répandre ou glorifier» (Du Bellay, OEuvres poét., éd. H. Chamard, t.3, p.85); 5. 1769 «petit poisson appelé aussi faux éperlan» (Duhamel du Monceau, Traité général des pêches, 1a, 31 d'apr. FEW t.9, p.358a). Du lat. chrét. presbyter (empr. au gr. π ρ ε σ β υ ́ τ ε ρ ο ς «ancien du peuple» d'où «prêtre», compar. de π ρ ε ́ σ β υ ς «vieux, âgé»), qui a eu les mêmes sens que le gr.: «vieillard», «ancien, dignitaire» et «prêtre» (dep. ca 200, Tertullien, v. Blaise Lat. chrét.). L'a. fr. connaissait également provoire (dep. ca 1100, Roland, éd. J. Bédier, 2956), issu de *prebiterum, acc. de *prebiter, altération de presbyter (FEW t.9, pp.359-360). Fréq. abs. littér.: 9681. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 15573, b) 14487; xxes.: a) 16772, b) 10031. Bbg. Quem. DDL t.28; 26 (s.v. prêtrisme). _Richard Kirchenterminologie 1959, pp.92-94, p.111, 117, 123, 247.

Wiktionnaire

Nom commun 2 - français

prêtre \pʁɛtʁ\ masculin

  1. (Ichtyologie) Espèce de petit poisson osseux, une athérine de l'Atlantique et de Méditerranée, de nom scientifique Atherina presbyter.
  2. (Ichtyologie) (Par extension) Nom vernaculaire attribué également à d’autres athérines : joël (Atherina boyeri), sauclet (Atherina hepsetus).

Nom commun 1 - français

prêtre \pʁɛtʁ\ masculin (pour une femme, on peut dire : prêtre, prêtresse)

  1. (Religion) Celui qui exerce une fonction sacrée et qui préside aux cérémonies d’un culte religieux.
    • Quand un prêtre dit : "Adorez Dieu, soyez juste, indulgent, compatissant", c'est alors un très bon médecin. Quand il dit : "Croyez-moi, ou vous serez brûlé", c'est un assassin. — (Voltaire, Dictionnaire philosophique, 1765)
    • On ouvrit la séance par un sacrifice à Cérès. Des prêtres immolèrent un jeune cochon, et de son sang purifièrent l'enceinte. — (E.-F. Lantier, Voyages d'Anténor en Grèce et en Asie, Paris : chez Belin & chez Bernard, 2e édition revue, an VI, tome 1er, p.5)
    • Lorsque nous arrivâmes en Amérique, à la fin du XVe siècle, nous y trouvâmes cette même croyance, mais bien autrement féroce. (…) Le sacrificateur ouvrait la poitrine des victimes, et se hâtait d'en arracher le coeur tout vivant. Le grand prêtre en exprimait le sang qu'il faisait couler sur la bouche de l'idole, et tous les prêtres mangeaient de la chair des victimes. — (Joseph de Maistre, Les Soirées de Saint-Pétersbourg, 1821)
    • VAGNER.
      Pardonnez ! Je vous entendais déclamer ; vous lisez sûrement une tragédie grecque, et je pourrais />profiter dans cet art, qui est aujourd’hui fort en faveur. J’ai entendu dire souvent qu’un comédien peut en remontrer à un prêtre.
      FAUST.
      Oui, si le prêtre est un comédien, comme il peut bien arriver de notre temps.
      — (Goethe, Faust (1), 1808, trad. Gérard de Nerval, 1828)
    • L’approche de la nuit, et le désir si naturel de prolonger ma vie, m’avait fait recourir à cet expédient, connaissant le pouvoir que les prêtres exercent sur l’esprit de toutes les nations barbares. — (Dillon, Voyage dans la mer du sud, Revue des Deux Mondes, 1830, tome 1)
    • M. Lerambert, qui fait, comme moi, sa tournée, est aussi très frappé de cet ascendant du clergé. Les prêtres sont les véritables maîtres en province. Druides sous César, évêques sous Clovis, Pépin, Hugues Capet, Louis le Gros, plus tard si puissants sous Louis XIV et Napoléon, ils tiennent toujours la France. — (Hippolyte Taine, Carnets de voyage : Notes sur la province, 1863-1865, Hachette, 1897)
    • Le culte zoroastrique, organisé par une caste de prêtres au pouvoir quasi souverain, consistait en purifications qui se déroulaient autour du feu sacré. — (Claude Meyers, Mythologies, histoires, actualités des drogues, 2007)
  2. (En particulier) (Christianisme) Celui qui, dans l’Église catholique romaine, a reçu l’ordre du sacerdoce, en vertu duquel il a le pouvoir de dire la messe et d’administrer les sacrements.
    • Elle ne suivait aucune pratique religieuse. Pour elle, un prêtre était un fonctionnaire public dont l'utilité lui paraissait contestable. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ansch. II, Paris, 1832 ; p. 67)
    • Sur l'autel, et au-dessous du portrait, était le coffret qui renfermait les ferrets de diamants. Le duc s'approcha de l'autel, s'agenouilla comme eût pu faire un prêtre devant le Christ; puis il ouvrit le coffret. — (Dumas, Les Trois Mousquetaires, 1844)
    • Les farouches Vendéens, excités par la voix de leurs prêtres, par les discours des ministres du Dieu de miséricorde, égorgeaient, brûlaient vifs, enterraient vivants les républicains qui tombaient entre leurs mains. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
    • Encore aujourd'hui, le diocèse de Rodez est, de tous, celui qui fournit le plus grand nombre de prêtres, le plus grand nombre de missionnaires. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Des prêtres prêchaient que les malheurs du pays étaient la conséquence des hérésies et de la négligence des devoirs religieux. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
    • Intérieurement, le prêtre se réjouissait : il allait regrouper ses ouailles pas tellement impies, en vérité. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
  3. (En particulier) (Antiquité, Judaïsme) Ministre qui était consacré au service du tabernacle du temple, dans la loi juive.
    • Le grand prêtre de la loi.
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Littré (1872-1877)

PRÊTRE (prê-tr') s. m.
  • 1Celui qui préside aux cérémonies d'un culte religieux quel qu'il soit. Les prêtres du paganisme. Et il [Jéroboam] prit des prêtres dans les derniers du peuple, qui n'étaient pas des enfants de Lévi, Bible, Rois, III, XII, 31. Où suis-je ? de Baal ne vois-je pas le prêtre ? Racine, Athal. III, 5. Quand un prêtre dit : Adorez Dieu, soyez juste, indulgent, compatissant, c'est un très bon médecin ; quand il dit : Croyez-moi ou vous serez brûlé, c'est un assassin, Voltaire, Dict. phil. Prêtres. Nos prêtres ne sont point ce qu'un vain peuple pense Notre crédulité fait toute leur science, Voltaire, Œd. IV, 1. Ramenés par Marie au temps de nos ancêtres, Verrons-nous revenir la puissance des prêtres ? P. Lebrun, Marie St. IV, 7.

    Fig. Vous savez qu'en Italie même il y a eu autrefois un galant homme qui composa un hymne à la déesse Paresse, et qui fit gloire d'être le prêtre de cette déesse, Guez de Balzac, liv. I, lett. 5. Ptolémée à César par un lâche artifice, Rome, de ton Pompée a fait un sacrifice ; Et je n'entrerai point dans tes murs désolés Que le prêtre et le dieu ne lui soient immolés, Corneille, Pomp. V, 1.

  • 2 Particulièrement. Celui qui, dans l'ancienne loi, était consacré au service du tabernacle et du temple. Éléazar fils d'Aaron, grand prêtre et prince des lévites, sera au-dessus de ceux qui veilleront à la garde du sanctuaire, Sacy, Bible, Nomb. III, 32. Les prêtres ne pouvaient suffire aux sacrifices, Racine, Athal. I, 1. Qui donc opposez-vous contre ces satellites ? - Ne vous l'ai-je pas dit ? nos prêtres, nos lévites, Racine, ib. I, 2.
  • 3Dans l'Église catholique, celui qui, en vertu de l'ordre du sacerdoce, a le pouvoir de dire la messe et d'administrer les sacrements. Madame appelle les prêtres plutôt que les médecins ; elle demande d'elle-même les sacrements de l'Église…, Bossuet, Duch. d'Orl. Carlostad avait introduit une nouveauté étrangement scandaleuse ; car il fut le premier prêtre de quelque réputation qui se maria, et cet exemple fit des effets surprenants dans l'ordre sacerdotal et dans les cloîtres, Bossuet, Var. II, 14. Les plus grands persécuteurs qu'ait Jésus-Christ ne sont pas les laïques, mais les mauvais prêtres, Bourdaloue, Myst. Pass. de J. C. t. I, p. 175. Dieu, dont la providence destine les juges pour gouverner son peuple, comme elle destine les prêtres pour le sanctifier, Fléchier, Lamoignon. En vain, la peur sur lui [pécheur] remportant la victoire, Aux pieds d'un prêtre il court décharger sa mémoire, Boileau, Ép XI. Les prêtres sont dans un état à peu près ce que sont les précepteurs dans les maisons des citoyens, faits pour enseigner, prier, donner l'exemple, Voltaire, Dict. phil. Prêtres. Votre Majesté croira-t-elle que l'archevêque de Paris (qui, par parenthèse, se meurt en ce moment d'hydropisie) a demandé et obtenu que, dans les pièces de théâtre nouvelles, le mot de prêtre ne fût pas prononcé ? D'Alembert, Lett. au roi de Pr. 14 déc. 1781.

    Prêtre habitué, prêtre non rétribué par l'État, attaché au service d'une paroisse. Prêtre habitué à Saint-Sulpice.

    Il s'est fait prêtre, il a reçu l'ordre du sacerdoce.

    Cardinal prêtre, cardinal qui a reçu l'ordre de la prêtrise.

    Le prêtre éternel, Jésus-Christ. Prêtre éternel, prince des pasteurs, divin apôtre de notre foi et de notre confession, Jésus Christ, Massillon, Villars.

    Populairement. Il va tomber des prêtres, se dit quand arrive un gros nuage très noir et qui menace d'une abondante averse.

  • 4En parlant du culte réformé, on dit ordinairement ministre ou pasteur.
  • 5 Familièrement. Prêtre Martin, se dit d'un chantre qui dit le verset et le répons, et fig. de celui qui fait la demande et la réponse.
  • 6Bonnet de prêtre, nom donné au fusain, à cause de la forme de son fruit.

    Bonnet de prêtre, pièce de fortification dont la tête est formée de trois angles saillants.

  • 7Nom vulgaire des libellules ou demoiselles.

PROVERBES

Il faut que le prêtre vive de l'autel, il faut que chacun trouve, dans sa profession, des moyens de vivre. Le prêtre, dit saint Paul, doit vivre de l'autel, Le P. Sanlecque, Épît. sur la fausse dévotion, dans ÉD. FOURNIER, L'esprit des autres, 2e éd. p. 159.

C'est un pauvre prêtre, s'il n'a point d'argent caché, se dit d'un homme de peu d'industrie, de peu de capacité.

HISTORIQUE

XIe s. Moines, canoines, proveires corunez, Ch. de Rol. CCIX.

XIIe s. Qui ki unkes volsissent estre [quels que soient ceux qui voudraient être] pruveires as ydles [idoles]…, Rois, p. 290. E dist à Abiathar le pruveire : Faites venir avant la saintefiée vesture de pruveire, ib. p. 114.

XIIIe s. Fox [fou] est li prestres qui blasme ses reliques, Leroux de Lincy, Prov. t. I, p. 41. Por ce qu'il vestent chapes noires, Si les apele l'en provoires, Ren. 27952. Il estoit prestre et tenoit la paroisse de la ville, Villehardouin, I.

XVe s. Se n'avez medicin bon maistre, Si tost que vous serez navrez, à Dieu soyez recommandez ; Mort vous tiens, demandez le prestre, Orléans, Rond. 50. Il fait defendre expressement sur peine de la hart, que nul ne soit si hardy de grever eglise, ne moustier, ne prebstre, ne religieux, Bouciq. IV, 3. Se nulz m'en scet dire aucun bien, Je le tendray [tiendrai] secret com prestre, Deschamps, Poésies mss. f° 247.

XVIe s. De vos grandeurs le prestre je seray, Et devant vous maint hymne chanteray, Du Bellay, J. III, 10, recto. Il est enfant de prestre, il mange son pain blanc le premier, Leroux de Lincy, Prov. II, p. 41. Tel prestre, tel peuple, Leroux de Lincy, ib.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

PRÊTRE. Ajoutez : - REM. Au n° 3 la définition de cardinal-prêtre est inexacte ; voyez-la rectifiée à CARDINAL au Supplément.

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Étymologie de « prêtre »

(Date à préciser) De l’ancien français prestre, issu du latin presbyter, lui-même issu du grec ancien πρεσβύτερος, presbúteros (« ancien »).
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Bourg. préte ; wallon, pryess ; provenç. preire, preveire, prestre ; cat. preste, prebere ; espagn. preste ; ital. prete ; du lat. presbyter, prêtre, qui vient πρεσϐύτερος, plus vieux, comparatif de πρέσϐυς. Selon Curtius, n° 645, πρέσϐυς, qui a pour forme dialectale πρέσγυς, serait analogue au lat. priscus. Dans l'ancienne langue, prestre est le nominatif singulier, de presbyter, qui a l'accent sur pres ; provoire ou preveire le régime singulier, de presbyterum, avec l'accent sur by ; le nominatif pluriel est provoire, et le régime pluriel provoires.

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Phonétique du mot « prêtre »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
prêtre prɛtr

Fréquence d'apparition du mot « prêtre » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « prêtre »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « prêtre »

  • Il n'existe que trois êtres respectables : le prêtre, le guerrier, le poète. Savoir, tuer et créer.
    Charles Baudelaire — Mon cœur mis à nu
  • Historiquement le prêtre est haïssable. Socialement il est nécessaire.
    Victor Hugo — Choses vues
  • C'est un thème récurrent, je l'ai observé dans les foyers catholiques : l'humour du prêtre; les blagues de prêtre : rien que d'y penser, j'en ai le frisson.
    Emmanuel Carrère — Le Royaume
  • Aujourd’hui, il n’y a plus que les prêtres qui veulent se marier.
    Louise de Vilmorin
  • On imagine mal un prêtre tout nu.
    Jean Anouilh — Les poissons rouges
  • Dans la religion, tout est vrai, excepté le sermon ; tout est bon, excepté le prêtre.
    Alain
  • Quand le prêtre joint les mains, le ciel s'agenouille.
    Julien Green — Le Revenant
  • Et ses mains ourdiraient les entrailles du prêtre, À défaut d'un cordon, pour étrangler les rois.
    Denis Diderot — Poésies diverses La Harpe, dans son Cours de littérature ancienne et moderne (troisième partie, livre IV, chapitre III)
  • Aujourd'hui, il n'y a plus que les prêtres qui veulent se marier.
    Louise Levêque de, dite Louise de Vilmorin — À la princesse Bibesco
  • Quand un prêtre joint les mains, le Ciel s'agenouille.
    Julien Green
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Traductions du mot « prêtre »

Langue Traduction
Anglais priest
Espagnol sacerdote
Italien sacerdote
Allemand priester
Chinois 牧师
Arabe كاهن
Portugais sacerdote
Russe священник
Japonais 祭司
Basque apaiz
Corse sacerdote
Source : Google Translate API

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Nombre de points du mot prêtre au scrabble : 7 points

Prêtre

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