La langue française

Accueil > Dictionnaire > Définitions du mot « oui »

Oui

Définitions de « oui »

Trésor de la Langue Française informatisé

OUI, adv.

I. − [Oui exprime l'acceptation d'un énoncé positif ou bien d'un état de chose]
A. − [Comme marque d'acceptation]
1. [En réponse à une question positive]
a) [Oui est empl. seul] −Il pleut? −Oui! Vous croyez au succès? Ceci était dit par une ombre à une autre ombre dans une loge d'avant-scène. −Et même à un grand succès, oui (Goncourt, Ch. Demailly, 1860, p.345).−C'est lui qui a tiré le premier, n'est-ce pas? −Oui. Il m'aura pris pour un voleur (Bosco, Mas Théot., 1945, p.216).
b) [Oui se voit associer un adv. ou une interj. manifestant le degré de conviction ou un sentiment du locuteur] Certes oui; eh oui; eh bien oui; oui, bien sûr; oui malheureusement.
Mais oui. −Est-ce qu'elle est dans la partie? −Mais oui. Elle chiffonne (Ponson du Terr., Rocambole, t.5, 1859, p.285):
1. −Tiens, c'est vous, Duchêne? répondit [notre chirurgien] (...) en se retournant. Combien de blessés? −Dix-sept à dix-huit mille. −Diable! Eh bien! ça va-t-il ce matin? −Mais oui; je suis en train de chercher un bouchon. Erckm.-Chatr., Conscrit 1813, 1864, p.133.
[Mais oui comme réponse à une question positive sous la dépendance d'un tour incitant à une réponse négative (le locuteur ayant aussi la possiblité de démentir par si le tour incitant à la réponse négative)] −Quoi, vous n'allez pas me dire que vous avez oublié [le français]? −Mais oui, mais oui! Quelquefois, je suis obligé de me traduire moi-même, vous voyez cela? (F.-R. Bastide, Les Adieux, Paris, Gallimard, 1971 [1956], p.280).
c) Oui et non. V. non I A 1 c.
2. [En réponse à une injonction positive] −Viens ici. −Oui.
[Comme acceptation globale d'une succession d'injonctions, les unes formulées positivement, les autres négativement] −Je vais te donner ce papier bleu. Tu vas le leur porter. Tu courras bien. Ne le perds pas et ne le déchire pas. −Oui, madame (J. Romains,Mort de quelqu'unds P. Hoeybye, p.48, infra bbg).
3. [Pour marquer l'acceptation du propos de l'interlocuteur] Synon. bon! soit! d'accord.Le jeune homme baissa la tête une seconde, comme pour prendre de l'élan, et dit encore: −Employé de banque. −Oui. Et vous voulez suivre un traitement contre la timidité? (Duhamel, Combat ombres, 1939, p.39).−J'ai dû trop boire, continua-t-elle, voyez-vous, c'est ça. −C'est ça, oui, dit l'homme (M. Duras, Moderato cantabile, Paris, Union gén. d'éd., 1962 [1958], p.33):
2. −Oh moi, autant que possible j'évite les gens qui m'ennuient, qui me font perdre mon temps. −Oui, je sais, je vous ai souvent observé. Vous avez un de ces instincts de conservation. Sarraute, Les Fruits d'or, Paris, Gallimard, 1969 [1963], p.21.
Oui(-)da, oui(-)dà (vieilli). −(...) mais que ce soit sans raison valable qu'on m'enveloppe dans une pareille disgrâce, c'est ce qui est opposé à la bonté bien connue de Sa Majesté... −Oui-dà! dit le roi, ceci m'intéresse (Musset, Mouche, 1854, p.266).Vous avez quatre-vingt-deux ans, monsieur le curé, lui dit-il, c'est un bel âge! −Oui-da, monseigneur, répliqua le curé (...), vous avez beau z'être archevêque, vous n'y viendrez peut-être point! (Sand, Hist. vie, t.2, 1855, p.355).
Ça* oui.
Dame oui. −Du moment que la chaussette elle va tout va, proféra Des Cigales. −Dame oui! dit L'Aumône en riant (Queneau, Loin Rueil, 1944, p.29).
[Marque l'acceptation, mais le locuteur introduit ou suggère une réserve, une restriction] −Tu y tiens donc beaucoup à ce monsieur X...? −Mais, maman, je l'aime! −Oui, oui, tu l'aimes... C'est entendu, tu l'aimes (Colette, Naiss. jour, 1928, p.16).−Que faites-vous cet après-midi? −J'ai rendez-vous chez le dentiste. −Oui, chérie, mais je vous ai entendue téléphoner; vous n'avez rendez-vous qu'à trois heures (Maurois, Climats, 1928, p.54):
3. Le commissaire Mansuy réfléchit, faillit se reprendre, ouvrit même la bouche. Maigret le regardait, interrogateur. Mais il répéta: −Un accident, oui... −On ne peut pas supposer autre chose, n'est-ce pas? −Je ne pense pas. Simenon, Vac. Maigret, 1948, p.34.
[Oui interr., acceptant la prop. mais demandant confirmation]:
4. −Au fait, je te dois soixante-quinze francs. −Ah! oui? tu les as vendus [ces sachets de drogue]... R. Desnos, Le Vin est tiré, Paris, Gallimard, 1962 [1943], p.80.
[Le locuteur feint ironiquement d'accepter le propos] V. aussi ouais, ouiche.−Mais... nous reprendrions nos occupations. −Oui! Vous reprendriez des fusils pour nous foutre sur la gueule! (Ambrière, Gdes vac., 1946, p.105).
4. [Dans le fil du discours du locuteur, pour confirmer une prop. précédemment formulée]
[Marque que le locuteur fait sienne une prop. tout d'abord évoquée comme hyp.] Ne serait-ce pas, se dit-il, une façon de se moquer de cet être, si comblé de tous les avantages de la fortune, que de prendre possession de la main de sa femme, précisément en sa présence? Oui, je le ferai, moi, pour qui il a témoigné tant de mépris (Stendhal, Rouge et Noir, 1830, p.65).Et d'abord on pouvait prendre pour un lac dans une dépression de terrain non boisée, une abondance de brume épaisse. Oui, vraiment, à travers les branches, on eût dit de l'eau (Gide, Retour Tchad, 1928, p.992):
5. −Je t'en ficherai, des robes blanches! Hein? C'est encore pour te faire des nichons dans ton corsage avec des boules de papier, comme l'autre dimanche?... Oui, oui, attends un peu! Je te vois bien tortiller ton derrière. Ça te chatouille, les belles frusques. Zola, Assommoir, 1877, p.679.
[Insiste sur la vérité d'une affirmation difficilement croyable] Il me frappa sur l'épaule, le grand Frédéric, oui monsieur, il me frappa sur l'épaule, et il me dit, il faut encore frotter ces gens-là, et vous serez content, mon ami, ainsi que tous ces braves gens (Sénac de Meilhan, Émigré, 1797, p.1643).Ils m'ont trahi, oui, tous; j'excepte de ce nombre ce bon Eugène, si digne de vous et de moi (Napoléon Ier, Lettres Joséph., 1814, p.217).J'ai vendu mes meubles, mes tapis, jusqu'à mes livres −oui, mes livres! −Vous n'en trouverez pas un seul ici (Bernanos, Imposture, 1927, p.518):
6. On entendit au loin le claquement sec d'une mitrailleuse. −D C A? −D C A, mon cul! C'est l'avion qui tire, oui! Sartre, Mort ds âme, 1949, p.87.
[Oui enchaîne sur un propos précédent sans tenir compte de l'objection ou de la protestation qui l'a interrompu (si marquerait la réplique à cette objection, à cette protestation)] −(...) Ainsi vous n'êtes pas assassiné, car pour volé nous savons que vous l'êtes? −Comment cela? lui demandai-je un peu surpris. −Oui, vous savez bien, cette belle montre à répétition que vous faisiez sonner dans la bibliothèque (Mérimée, Carmen, 1845, p.26).Elle: (...) Je veux montrer une femme qui sente en elle peu à peu l'amour maternel remplacer l'amour conjugal. Vous comprenez? Moi: Pas du tout. Elle: Oui; elle a épousé quelqu'un d'assez ordinaire, et peu à peu sent se développer pour lui un amour... maternel (Gide, Journal, 1911, p.334):
7. Écoutez, Mademoiselle Sophie, dit le docteur avec un profond soupir, vous n'êtes pas franche avec moi, vous me cachez quelque chose que j'ai le droit de savoir. −Oh! Le droit! dit Sophie impatientée. Tenez, vous m'agacez... −Oui, j'ai le droit de tout savoir comme médecin Champfl., Souffr. profess. Delteil, 1853, p.152.
5. [Oui associé à une question positive, appelant une réponse confirmative] Synon. n'est-ce pas, dis, etc.Et cette petite voix transie [demandait]: «On se rencontrera demain, oui, Jean?...» (Roy, Bonh. occas., 1945, p.258).
[Associé à une injonction] C'est une petite femme qui tire un homme par la manche. (...) «Tu la fermeras, oui?» dit l'homme (Sartre, Nausée, 1938, p.44).Enthousiasmés, nous nous précipitâmes, dans ses jambes, à la portière. −Allez-vous me laisser descendre, oui! (H. Bazin, Vipère, 1948, p.34).
Oui ou non. V. non I A 4.Oui ou merde (merde exprimant le refus). V. merde II A 1.
B. − [Empl. indir. (du type dire «oui»)]
1. Dire (penser, faire signe, prétendre, etc.) que oui (ou dans des constr. qui en dérivent). Hier soir, tu es allée à Puyloubiers? Elle me fit signe que oui (Bosco, Mas Théot., 1945, p.147).
Rem. Dans l'ex. qui suit, oui exprime la conviction du locuteur et non une réponse directe à la question négative (si exprimerait le démenti). La mère, (la regardant attentivement): Quel dur visage est le tien, Martha! Martha, (s'approchant et avec calme): Ne l'aimez-vous donc pas? La mère, (la regardant toujours, après un silence): Je crois que oui (Camus, Malentendu, 1944, p.117).
2. Dire oui; c'est oui. Accepter, être d'accord. Les filles (...) sont bien stylées et évitent les trivialités qui effraient les jeunes gens. C'est oui? −Je ne couche pas avec les prostituées (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p.111).
3. Pour un oui ou pour un non. V. non I A 6 b.
C. − Empl. subst.
1. [Désigne l'acte de dire oui] Ses réticences, ses silences, ses «peut-être», ses «probablement», ses «oui, oui», firent de lui un homme universel et nécessaire (Billy, Introïbo, 1939, p.60).
2. Réponse positive, acceptation. Il ne me faut qu'un oui, de votre part, monsieur, pour accepter, en votre nom, une des meilleures cures des environs de Paris (Stendhal, Rouge et Noir, 1830, p.202).J'étais décidé, absolument décidé, et d'ailleurs las d'être indécis, lorsqu'en sortant je trouve mon parrain qui m'attend: «Et bien! T'y voici enfin venu! Bien fait, car elle t'adore! −Vrai? −Un mot, et tu as son oui (...)» (Toepffer, Nouv. genev., 1839, p.270).
II. − [En concurrence avec si]
A. − [Comme marque d'assertion après une question rhét. négative. (Si est justifié par la corrélation avec une question de forme négative; oui l'est par l'orientation vers une réponse positive)] Et Corinne, se retournant avec vivacité vers moi, s'écria: N'est-il pas vrai monsieur, que c'est Lord Nervil? Oui, madame, lui répondis-je, c'est lui (Staël, Corinne, t.1, 1807, p.115).Un doute m'a saisi. −Le Christ même ne fut-il pas sceptique? −Oui, il le fut et d'un doute plein d'amour et de pitié pour l'humanité (Vigny, Journal poète, 1830, p.924).−Ne vois-tu rien dans le feu, Choupille? −Oui! Une hallebarde. −Et toi, Jeanpoil? −Un oeil (Bertrand, Gaspard, 1841, p.95).Minutello: (...) Lucciana, n'ai-je pas raison? Lucciana: Oui, mon père (Salacrou, Terre ronde, 1938, i, 1, p.137).
Mais oui. Ne me fait-on pas passer pour imbu du fatalisme, m'a-t-il demandé? −Mais, oui, Sire, du moins parmi beaucoup de gens (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t.2, 1823, p.150).
[Oui... mais...] −N'es-tu pas de bon accord avec tes camarades? −Oui, nous vivons dans la paix et l'union entre nous; mais [il y a] ce Mamoth, qui, du haut des montagnes, s'élance dans les plaines et renverse les arbres avec ses cornes (Crèvecoeur, Voyage, t.2, 1801, p.4).Ne doit-il pas toujours y avoir une idée dans un mot, dit l'écolier? −Oui, si cela se peut, répond Méphistophélès, mais il ne faut pourtant pas trop se tourmenter là-dessus; car là où les idées manquent, les mots viennent à propos pour y suppléer (Staël, Allemagne, t.3, 1810, p.94).Pauline: Mais quel que soit l'objet, ne le voit-on pas parfait quand on aime? Moi: Oui, d'abord. Mais à mesure, on fait des découvertes (Michelet, Journal, 1822, p.175).
B. − [Dans un énoncé antithétique, après une première phrase négative représentée elliptiquement par un groupe nominal (le plus souvent un pron. disjoint)] Gatsby qui peut avoir les plus jolies filles... n'en veut qu'une, Daisy, et elle est mariée. Un temps il l'aura. Un temps seulement. Elle retournera vers son mari, elle n'en mourra pas, elle, mais lui, oui (J. Alaux, Épouses libres et maîtresses esclavesds Marie-Claire, févr. 1975, p.27 ds M. Wilmet, p.237, infra bbg.).
III. − [En concurrence avec non; marque l'acceptation d'un énoncé négatif: là où non porterait sur l'énoncé lui-même (en confirmant son signe négatif), oui porte sur l'énonciation et signifie «vous avez raison de dire que (+ énoncé négatif)», «il est vrai que (+ énoncé négatif)»]
A. − [En réponse à une question] −D'ailleurs j'aime d'un autre côté. −Qui ça? −Morvillette. −Il n'a pas le sou. −Oui. Mais c'est l'homme de Paris le plus fort aux armes (Lavedan,Les Viveursds P. Hoeybye, p.48 infra bbg):
8. le mendiant: Il n'est plus bien loin, n'est-ce pas, Électre? électre: Oui. Elle n'est plus bien loin. le mendiant: Je dis Il. Je parle du jour. électre: Je parle de la lumière. Giraudoux, Électre, 1937, II, 1, p.125.
[En appui d'un morphème négatif] −(...) vous ne travaillez donc pas aujourd'hui? −Non, j'ai besoin de temps en ce moment. Elle eut un sourire d'une hypocrite timidité. −Du temps pour ne rien faire? −Rien, oui (M. Duras, Moderato cantabile, Paris, Union gén. d'éd., 1962 [1958], p.40).
B. − [En réponse à une injonction négative] −Vous n'oublierez jamais de venir à neuf heures. −Oui, mais irez-vous donc au bal tous les soirs? (Balzac, Langeais, 1834, p.255).
[Par une ambiguïté délibérée, marquant l'obéissance passive, mais non l'adhésion] −Me promets-tu d'être raisonnable? −Oui, Sire. −Ah! tu vois! alors tu ne songeras plus à ce mariage? −Oui. −Oui? C'est-à-dire que tu vas oublier Hjalmar? −Non (Maeterlinck, La Princesse Maleine, 1, 2 ds Dam.-Pich. t.6 1968 [1940], § 2137, p.50).
REM.
Béni-oui-oui, subst. inv. en genre et en nombre,fam. Personne qui dit toujours «oui», qui fait preuve de servilité. Ces hommes [les Algériens de 1954] ne pouvaient rester des «béni-oui-oui», des «cireurs de chaussures», l'idée de l'indépendance étant une force irrésistible (L'Humanité, 29 oct. 1984, p.10, col. 1).
Prononc. et Orth.: [wi]. Homon. ouïe. Warn. 1968, init. asp., v. aussi Littré: ,,Ce mot a une demi-aspiration``. Ce qui veut dire qu'il n'y a pas d'élision devant oui: le oui comme le non (pas d'homon. avec l'ouïe), mais fam. et dans des expr. toutes faites: je crois bien qu'oui à la place de que oui. Pas de liaison non plus: un/oui, des/oui (pas d'homon. avec des ouïes). Ac. 1694: oüy; 1718: ouy; 1740 et dep.1798: oui; 1762: ouï. Étymol. et Hist. a) Ca 1380 oui particule exprimant l'affirmation (Livre des mestiers de Bruges et ses dérivés, éd. J. Gessler, Gesprächbüchlein, p.11); 1381 ouil (Grands jours de Troyes, Arch. X1a9183, fo7 rods Gdf.); 1474 ouy dea (Le Nouveau Pathelin, 548 ds La Farce de Maistre Pathelin et ses continuations, éd. J.-F. Aubailly, p.197); b) 1536 subst. (Roger de Collerye, OEuvres, éd. Ch. d'Héricault, p.214: ung non pour ung ouy). De oïl*. Fréq. abs. littér.: 36985 (oui-da: 39). Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 33742, b) 57982; xxes.: a) 66658, b) 57344. Bbg. Cadiot (A.). Oui mais non mais... Lang. fr. 1979, no42, pp.94-101. _Cohen (M.). Emplois nouv. de oui et non. B. Soc. Ling. 1952, t.48, p.40. −Hoeybye (P.). Oui, si et non. Fr. mod. 1939, t.7, pp.47-51. _Plantin (Ch.). Oui et non sont-ils des «pro-phrases»? Fr. mod. 1982, t.50, pp.252-265. _Pohl (J.). Matériaux pour l'hist. du syst. oui-non-si en fr. mod. Kwart. neofilol. 1976, t.23, pp.197-208. _Wilmet (M.). Oui, si et non en fr. mod. Fr. mod. 1976, t.44, pp.229-251. _Wunderli (P.). Die Prosätze oui und si. Z. fr. Spr. Lit. 1976, t.86, pp.193-220.

Wiktionnaire

Nom commun - français

oui \wi\ masculin

  1. Réponse de oui. Vote pour. Note d’usage : L’article défini ne s’élide pas devant ce mot.
    • Les résultats, qui seront annoncés lundi, devraient confirmer l’avance du « oui » au changement constitutionnel, mais les partisans de cette consultation controversée ont déjà concédé leur défaite. — (Ouest-France, Roumanie : l’abstention fait échouer un référendum contre le mariage gay sur Ouest-France.fr. Mis en ligne le 7 octobre 2018)
    • Une ballade, une ballade ! s’écria l’ermite, cela vaut mieux que tous les oc et les oui de France. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • Le oui et le non.
    • Il a dit ce oui-là de bon cœur.
    • Il ne faut pas tant de discours, on ne vous demande qu’un oui ou un non. Dites un bon oui.

Adverbe - français

oui \wi\

  1. Mot utilisé pour apporter une réponse affirmative ou marquer l'accord sur une proposition. Il s’emploie aussi au début d’une phrase qui ne répond pas à une question exprimée ou au cours d’une phrase, pour marquer ou accentuer le caractère affirmatif de cette phrase. Il s’emploie dans le discours direct en réponse à une interrogation. Il est alors seul ou joint à des adverbes qui renforcent l’affirmation comme certes, vraiment, etc.
    • Avez-vous fait cela ? — Oui.
    • Cela est-il vrai ? — Oui, certes.
    • On l’obligera de répondre par oui ou par non.
    • Je crois que oui.
    • Dire oui.
    • Répondre que oui.
    • Il ne dit ni oui ni non.
    • Mais oui, on peut y arriver !
    • Oui, oui, je le ferai.
    • Je suis content, oui, très content d’avoir fait cela pour lui.
    • Quel est le mot qui exprime entre tous le centre émotionnel supérieur? « Oui », comme le Oui de Marie à l'Ange de l'Annonciation. Et quel est le mot qui exprime le mieux le centre sexuel? « Oui! » Je me souviens de l'enregistrement privé (remarquable au point de vue théâtral autant qu'érotique) d'une grande comédienne qui exprimait toutes les phases d'une union sexuelle, depuis les prémisses jusqu'à l'aboutissement final, uniquement en modulant le mot Oui, le « oui  » aussi bien voluptueux que métaphysique. — (Arnaud Desjardins, L'audace de vivre, Éditions de la Table Ronde, Paris, 1989, pp. 97-98)
  2. Comme marqueur de question-tag pour signifier l'agacement ou l'impatience.
    • Vous allez baisser votre musique, oui ?
  3. Pour indiquer que l'on écoute ou que l'on comprend ce qui est dit, sans forcément l'approuver.
    • Je suis arrivée vers dix heures. — Oui. — J'ai attendu, mais personne n'est venu, alors je suis partie. — Oui.
    • Ah oui ! Voilà pourquoi vous vouliez nous faire taire.
  4. Question courte signifiant "Que désirez-vous ?" .
    • Allô, oui ?
    • Alain... — Oui ?
  5. (Afrique) C’est vrai. C’est ça. Note : Marque l’accord sur ce qui a été dit, est employé à la place de non.
    • Tu n’y vas donc pas aujourd’hui ? — Oui, je suis occupé.
    • — Vous avez un enfant ?
      — Non, Monsieur.
      — Vous n’avez pas d’enfant ?
      Oui, Monsieur.
      — (Sylvie Mellet et al., Mots chiffrés et déchiffrés)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

OUI. Particule affirmative
opposée à Non. On l'obligera de répondre par oui ou par non. Il faut opiner par oui ou par non. Je crois que oui. Dire oui. Répondre que oui. Fam. Il ne dit ni oui ni non, Il ne veut pas s'expliquer sur la chose dont il s'agit. On dit dans le même sens : Il ne m'a répondu ni oui ni non. Il s'emploie dans le discours direct en réponse à une interrogation. Il est alors seul ou joint à des adverbes qui renforcent l'affirmation comme certes, vraiment, etc. Avez-vous fait cela? Oui. Cela est-il vrai? Oui, certes. Il se redouble quelquefois pour marquer davantage l'affirmation. Oui, oui, je le ferai. Il s'emploie encore au début d'une phrase qui ne répond pas à une question exprimée ou au cours d'une phrase, pour marquer ou accentuer le caractère affirmatif de cette phrase. Oui, je veux que tout le monde sache ce que j'en pense. Oui, puisque vous me promettez votre secours, j'ai confiance dans le succès. Je suis content, oui, très content d'avoir fait cela pour lui.

OUI s'emploie quelquefois substantivement, et alors l'article défini ne s'élide pas devant lui et l'n de un ne se lie pas avec lui. Le oui et le non. Il a dit ce oui à regret. Il a dit ce oui-là de bon cœur. Il ne faut pas tant de discours, on ne vous demande qu'un oui ou un non. Dites un bon oui. Se quereller pour un oui ou pour un non. Fam., Oui-da, Interjection qui corrige le oui par une intention d'ironie, de doute, d'étonnement.

Littré (1872-1877)

OUI (oui ; ce mot a une demi-aspiration : ce oui ; des oui, dites : dê oui ; un oui, dites : un (sans liaison) oui ; le oui et le non ; eh mais oui, dites : eh mê oui ; je crois que oui, je dis que oui ; on dit cependant aussi et on écrit : je crois qu'oui, je dis qu'oui), adv.
  • 1Il affirme et est opposé à non. J'y vois des bergères qui ne savent que oui et non, Guez de Balzac, liv. IV, lett. 15. Ils rapportent les raisons de ceux qui disent que oui, Pascal, Prov. XI. Et si l'on trouve que oui, vous aurez la gloire de l'avoir mieux entendu, Pascal, ib. XVII. M. de Montausier ne voulut apprendre d'autre langage que celui de l'Évangile : oui, oui, non, non, Fléchier, duc de Mont. Un honnête homme qui dit oui et non mérite d'être cru, La Bruyère, V. Pour moi, j'aime les gens dont l'âme se peut lire, Qui disent bonnement oui pour oui, non pour non, Gresset, Méchant, I, 5.

    Il ne dit ni oui, ni non, il ne veut pas s'expliquer sur la chose dont il s'agit. Je ne dis oui ni non, de crainte de mentir, Th. Corneille, D. Bertr. de Cigarral, III, 1.

    On dit dans le même sens : il ne m'a répondu ni oui ni non.

    Dire oui, consentir, surtout en parlant du mariage. Enfin, le bon de tout, c'est qu'à d'autres qu'à lui On ne peut vous lier que vous ne disiez oui, Molière, Tart. II, 4. Que maudits soient l'heure et le jour où je m'avisai d'aller dire oui ! Molière, Méd. malgré lui, I, 1.

  • 2Oui est souvent la réponse à une interrogation, et alors il équivaut à une phrase entière : Avez-vous fait cela. - Oui, c'est-à-dire j'ai fait cela. Ariste : Et son cœur est épris des grâces d'Henriette. - Chrysale : Quoi ? de ma fille ? - Ariste : Oui ; Clitandre en est charmé, Molière, Femm. sav. II, 3. Henriette : Moi, ma mère ? - Philaminte : Oui, vous ; faites la sotte un peu, Molière, ib. III, 6. Un bonheur si étrange sera peut-être bientôt évanoui ; le perroquet répondit oui, Voltaire, Zadig, 6.
  • 3Quelquefois il est simplement affirmatif, sans opposition à non, et en ce cas il se met au commencement du membre de phrase. Oui, c'est Agamemnon, c'est ton roi qui t'éveille, Racine, Iphig. I, 1. Oui, monsieur, j'aime mieux le Tartufe et le Misanthrope que les comédies nouvelles ; oui, j'ose préférer Racine à mes drames, et j'aime mieux Roland et Armide que certains opéras, Voltaire, Lett. la Touraille, 5 juill. 1774. Avant que, dégagé des ombres de l'enfance, Je pusse voir l'abîme où j'étais descendu, Père, mère, fortune, oui, j'avais tout perdu, Gilbert, le Poëte malheureux.

    Dans les phrases familières, il se met quelquefois à la fin. Chrysale : Notre sœur est folle, oui. - Ariste : Cela croît tous les jours, Molière, Femm. sav. II, 4.

    Redoublé, il augmente la force de l'affirmation. Oui, oui, je le ferai. Oui, oui, vous me suivrez, n'en doutez nullement, Racine, Andr. II, 3.

  • 4Oui marquant la surprise. Il a dit telle chose, oui ? c'est-à-dire est-ce vrai qu'il ait dit telle chose ?
  • 5Oui-da, certainement. Direz-vous par exemple qu'un homme ait, la nuit et sans aucune lumière, le pouvoir prochain de voir ? - Oui-da, il l'aurait selon nous, s'il n'est pas aveugle, Pascal, Prov. I. Carin : Byrrhie, instruit d'un mal que j'ai peine à vous taire, Vous peut de mes malheurs découvrir le mystère. -Byrrhie : Oui-da, je le ferai très volontiers, Baron, Andrienne, II, 2.

    Vraiment. Néron : N'avais-je pas ma maison Dorée qui devait être plus grande que les plus grandes villes ? oui-da, je m'entendais en magnificence, Fénelon, t. XIX, p. 313. Oui-da, l'état de veuve est une douce chose, Regnard, le Bal, 4.

    Oui-da est quelquefois ironique. Le croyez-vous ?- Oui-da, je n'en crois rien.

  • 6Oui, joint à des adverbes. Oui vraiment. Vraiment oui. Eh mais oui.

    Oui bien, se dit et surtout se disait par opposition à une affirmation pour affirmer autre chose. Prononcez, messieurs, un arrêt digne de vous, qui fasse voir à toute l'Europe que le Cid n'est point le chef-d'œuvre du plus grand homme de France, mais oui bien la moins judicieuse pièce de M. Corneille, Scudéry, Lett. à l'Académie. Philis : Si vous nommez ma flamme un bien commun à tous, Je n'aime, pour le moins, personne plus que vous ; Cela vous doit suffire. - Cléandre : Oui bien à des volages Qui peuvent en un jour adorer cent visages, Corneille, la Place Roy. II, 8. Je n'ai point encore vu M. Fagon depuis que j'ai reçu de vos nouvelles ; oui bien M. Daquin, qui trouve fort étrange que vous ne vous soyez pas mis entre les mains de M. des Trapieres, Racine, Lett. à Boileau, 4 août 1687.

  • 7 S. m. Un oui, une affirmation par oui. À des offres d'hymen répondre par des larmes, Et tarder tant à dire un oui si plein de charmes, Molière, Sgan. 2. Et, loin qu'un pareil oui me donnât de la peine, Croyez que j'en dirais bien vite une douzaine, Molière, ib. 2. Ah ! ce oui se peut-il supporter ? Molière, Fem. sav. I. Eh ! nous ne différons que du oui et du non, ce n'est qu'une bagatelle, Marivaux, Double inconst. I, 7. Un prêtre, un oui, trois mots latins à jamais fixent vos destins, Voltaire, Épît. 37.

    Savoir le oui ou le non de quelque chose, savoir si une chose se fera ou ne se fera pas. La pensée du moment où je saurai le oui ou le non d'avoir ou de n'avoir pas de vos nouvelles…, Sévigné, 14 juill. 1680.

    Dire le grand oui, se marier. C'est demain qu'elle dit le grand oui.

    Fig. Pour un oui, pour un non, pour la cause la plus légère. Pour un oui, pour un non, on va se jeter à l'eau, Th. Leclercq, Proverb. t. V, p. 168, dans POUGENS.

  • 8Langue d'oui, voy. OÏL.

REMARQUE

Dans la citation de Molière au n° 2, l'e muet du mot avant oui n'est pas élidé, et il l'est dans la citation de Gilbert au n° 3.

HISTORIQUE

XIe s. Et cil respont : oïl, sire, assez bien, Ch. de Rol. L.

XIIe s. Oïl, par Dieu, ne puet estre autrement, Couci, XXII.

XIIIe s. Sire, fait-ele, oil, mon cuer [je] lui ai donné, Berte, XLV. Ert-il o [avec] vos ?-ouïl sanz faille, Ren. 8367. Il me demanda, se je voulois estre honorez en ce siecle et avoir paradis à la mort, et je li diz : oyl, Joinville, 194.

XIVe s. Auil, dient ly aultre, n'en serez escondiz, Hugues Capet, v. 2142. Et dist ly connestablez : auwy, certainement, ib. v. 5775.

XVe s. Par ma foi, respondit le duc de Lancastre, ouil, Froissart, II, III, 31.

XVIe s. Et tant qu'ouy et nenny se dira, Par l'univers le monde me lira, Marot, II, 221. Je ne suis pas marry que… mais oui bien de quoy nous soyons si…, Montaigne, I, 240. Quand j'imagine l'homme tout nud, ouy [même] en ce sexe qui semble avoir plus de part à la beauté…, Montaigne, II, 203. Non que la difference y soit comme de la nuict à une clarté vifve ; ouy, comme de la nuict à l'umbre, Montaigne, II, 368. Il faut conclure que qui ayme le jeu, ne fera jamais grande fortune, ouy bien qu'il se verra avec le temps reduit à une miserable pauvreté, Pasquier, Lettres, t. III, p. 68. Son advis ne dit rien qu'un riste oui qui tremble, D'Aubigné, Tragiques, édit. LALANNE, p. 142.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

OUI. - REM. Ajoutez :
2L'usage veut qu'à une interrogation affirmative on réponde par oui, et à une interrogation négative, par non. Avez-vous fait cela ? oui. N'avez-vous pas fait cela ? non. La raison en est que, dans les interrogations négatives, la réponse par oui serait amphibologique, et qu'on ne saurait si oui détruit la négation ou la confirme.
3Malherbe élidait l'e de le devant oui : En matière de choses futures, l'oui et le non trouvent des amis, qui parient les uns d'un côté, les autres d'un autre, Lexique, éd. L. Lalanne.
Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Étymologie de « oui »

(1380) De l’ancien français oïl (1080), forme composée de o « cela » (842), au sens de « oui » (à comparer de òc « oui » en occitan), renforcé par le pronom personnel il (on trouve aussi o-je, o-tu, o nos, o vos).[1][2] Les mots o et òc proviennent du latin hoc « cela » et sont des calques du gaulois comparables au vieil irlandais « oui » et au gallois do « en effet », les deux tirés de l’indo-européen *tod « cela »[1].
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

La forme primitive est oïl, toujours dissyllabe, et formée du latin hoc illud, oui cela (hoc ayant pris le sens de oui : Ne dit ne o ne non, R. de Cambrai 264) ; oïl est donc fait comme nennil, qui représente non illud, non cela. Picard, awi ; Berry, voui ; wallon, awoi, dans lequel Grandgagnage regarde l'a comme prosthétique ; bourguig. vouei ; différents dialectes cités par Grandgagnage ai, âï, oï. On trouve dans les anciens textes, quoique rarement, des formes singulières de ce mot : oal, ouail, ol, odil.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Phonétique du mot « oui »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
oui wi

Fréquence d'apparition du mot « oui » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « oui »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « oui »

  • La réforme oui, la chienlit non !
    Charles de Gaulle — Mai 1968
  • Pour dire oui, il faut pouvoir dire non.
    François Mitterrand
  • Economiser, non. Ne rien dépenser, oui.
    Jules Renard — Journal 1893 - 1898
  • Ainsi nous avons pu constater à 4 reprises lors de voyages sur des TVG Inoui qu'en réservant une place isolée en première, nous obtenions en fait un billet avec des places en duo côte à côte.
    Businesstravellerfrance — SNCF: bugs pour les réservations de places isolées avec OUI.sncf
  • C'était d'abord non… C'est maintenant oui, mais à plusieurs conditions. Les deux principaux syndicats policiers, Alliance et Unsa, ont communiqué ce mardi au ministère de l'Intérieur les conditions auxquelles ils acceptent de participer au « Beauvau de la sécurité », une concertation sur la réforme de la police annoncée par Emmanuel Macron et qui doit débuter le 25 janvier, comme l'a indiqué Gérald Darmanin ce mardi.
    leparisien.fr — «Beauvau de la sécurité» le 25 janvier : le «oui» sous conditions d’Alliance et Unsa - Le Parisien
  • Entre presque oui et oui, il y a tout un monde.
    Alfred de Musset
  • Deux personnes disent toujours oui, le politicien et la prostituée.
    Wail Bouabid
  • Montrer les cuisses, oui... mais les genoux, jamais !
    Coco Chanel
  • Alors oui, chez les Montalembert, il y a des sujets avec lesquels on ne plaisante pas, et sur lesquels on perd un peu notre sens de l'humour. Le travail forcé, c'est une réalité. Avec la Covid, les travailleurs précaires vont en baver encore plus dans leurs "ateliers de misère" et autres "sweatshops". Amis acheteurs : il vaut mieux être précautionneux que de se rendre compte un peu trop tard de ce à quoi on aura contribué. Et là, une fois n'est pas coutume, ce n'est pas une plaisanterie.
    https://www.decision-achats.fr/ — [Billet d'humour] Eh oui, "être acheteur, c'est un métier"
  • Il faut dire oui à notre temps.
    Romano Guardini
Voir toutes les citations du mot « oui » →

Traductions du mot « oui »

Langue Traduction
Anglais yes
Espagnol si
Italien
Allemand ja
Chinois
Arabe نعم
Portugais sim
Russe да
Japonais はい
Basque bai
Corse
Source : Google Translate API

Synonymes de « oui »

Source : synonymes de oui sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « oui »

Combien de points fait le mot oui au Scrabble ?

Nombre de points du mot oui au scrabble : 3 points

Oui

Retour au sommaire ➦